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The Jane Austen Power

Par Estelle Schnellmann
Après avoir traversé, non sans mal, ces semaines de gastroentérites, de grippe aviaire et de grippe tout court, il est, je crois de bon augure d’aller se mettre quelques petits papillons dans le ventre en se replongeant dans l’œuvre brillante que nous a léguée Jane Austen.
Sachant que le septième art allait nous offrir une fois de plus courant 2006 le raccourci d’une oeuvre majeure, je me suis mise en demeure de lire ce merveilleux pavé qu’est «Orgueil et préjugés». J’y ai découvert avec délectation l’histoire passionnante et passionnelle d’Elizabeth Bennett et Marc Darcy (et non Marc Dorcel comme je l’ai, de triste mémoire, déjà entendu…). Bien sur, je suis bonne fille et, j’ai comme beaucoup d’entre nou(e)s, trouvé en Monsieur Darcy la personnification de l’homme idéal. Fort, protecteur, un brin taiseux, du genre à ne pas avoir les deux pieds dans la même derby et surtout un flegme et une sensibilité toute britannique. Mais, à la lecture d’ «Orgueil et préjugés » comme dans « Emma » ou « Raisons et sentiments », ce qui m’a le plus plu, c’est le portrait que Jane Austen dresse de la bourgeoisie anglaise du XVIIIè bien entendu mais aussi et surtout son humour et sa vision de l’amour alors qu’elle-même n’a jamais connu les égarements du coeur.
C’est donc baignée de cette représentation idéale de l’existence et non moins éprise de ce cher Darcy que je m’en fus un beau matin de RTT visionner seule le dernier opus de Joe Wright. Seule mais avec force mouchoirs, bien calée au troisième rang de mon UGC de quartier.
J’avoue ne pas avoir été déçue, surtout pas Darcy qui, chaud comme un muffin tout juste sorti du four dans sa redingote ajustée m'a fait défaillir plus d’une fois, un véritable supplice pour célibataire au long cours …
Mais, il faut raison et sentiments garder. J’avoue avoir été passablement agacée par les minauderies de Mademoiselle Keira Knightley qui est sensée incarner la très gifted Elizabeth Bennet. Elle est bien entendu très jolie et ce n’est pas la jalousie qui me fait parler (un peu quand même mais ce n’est pas là l’essentiel) en fait, elle m'a profondément ennuyée avec ses petits sourires étudiés et ses mordillages de lèvres qui doivent certainement être aussi inconscients que l’est son QI.
Ce qui m’a particulièrement plu par contre, au-delà des coupes sombres et des inadmissibles raccourcis employés par Joe Wright, ce sont les costumes. Pour une fois enfin on y croyait !
Du vrai tissus, usé, fatigué, mal repassé du vintage pour sur, nous qui étions habitués à sentir la savonnette à la violette et à voir des costumes tout droit sortis du 5 à sec dès qu’on nous présente un film d’époque, j’ai été conquise par tant de sobriété et de justesse.
La conclusion reste simple, il faut lire les livres et ne jamais se contenter d’une adaptation cinématographique aussi brillante soit elle. Nous nous devons de laisser aller notre imaginaire car il sera toujours de loin le meilleur des metteurs en scène.

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