Entre tous les mères, Ashley Audrain

Résumé : Blythe Connor n’a qu’une seule idée en tête : ne pas reproduire ce qu’elle a vécu. Lorsque sa fille, Violet, naît, elle sait qu’elle lui donnera tout l’amour qu’elle mérite. Tout l’amour dont sa propre mère l’a privée. Mais les nouveau-nés ne se révèlent pas forcément être le fantasme qu’on s’est imaginé. Violet est un bébé agité, qui ne sourit jamais. Très vite, Blythe se demande ce qui ne va pas. Ce qu’elle fait mal. Si le problème, c’est sa fille. Ou elle. Puisque Violet se comporte différemment avec son père, ce dernier met les doutes de sa femme sur le compte de l’épuisement. Sûrement parce qu’il ne peut imaginer ce qu’elle a vécu enfant. Peut-être parce que personne ne peut l’imaginer.

Avis : Blythe se sent prête pour être la mère de l’enfant de l’homme qu’elle aime. Ce qui est un peu différent avec « être mère ». Elle en a d’ailleurs peur de ce rôle, parce que sa grand-mère et sa mère ont été de très mauvaises mères. Est-ce héréditaire ?

J’ai beaucoup aimé le personnage de Blythe, c’est une personne qui se remet beaucoup en question, qui cherche des solutions, qui fait des efforts. Elle va essayer d’être la mère parfaite pour plaire à son mari, pour lui montrer qu’elle peut être une bonne mère. Mais qu’est-ce qu’être une bonne mère ? Surtout avec une enfant comme Violet. J’ai détesté son mari. J’ai détesté comment il la faisait se sentir. Blythe fait de son mieux, elle tente même une thérapie pour voir ce qui cloche chez elle. Mais son mari se fait une image d’elle qui colle pas avec la réalité et lui fait payer. Alors que pour lui c’est simple, il va au boulot toute la journée, n’a aucune charge mentale et joue avec Violet le soir (Violet qui est adorable avec lui). Est-ce Blythe la mauvaise mère ? Est-ce vraiment de sa faute ? Certes, elle n’a pas ressenti un amour infini à la naissance de Violet, mais elle s’accroche quand même. Pour moi, elle fait le maximum avec les moyens qu’on lui donne.

Je n’ai pas aimé Violet, je n’ai pas aimé cet enfant. Je comprenais la culpabilité de Blythe, et même si elle fait des erreurs, avoir une fille comme Violet n’est pas facile, et si elle n’arrive pas à être la mère rêvée ce n’est pas juste à cause d’elle-même, mais aussi de sa fille. On ne peut pas être une mère parfaite, on peut juste essayer de faire son mieux. Et c’est ce que fait Blythe.

On assiste à une chute avec cette histoire. Blythe qui dégringole de plus en plus. Puis arrive l’accident, et la descente est encore plus rapide. Si Blythe fait des choix parfois étranges, elle m’a tout de même vraiment touché, jusqu’au bout elle va essayer de faire de son mieux, voir de « se racheter ». Son mari lui ne l’aide pas du tout, il ne fait rien pour elle, il se contente d’être déçu parce qu’elle n’est pas une mère parfaite, et franchement j’ai eu envie de le secouer tout du long.

J’avais peur d’une fin trop ouverte, mais celle-ci m’a bien remué, et si elle reste ouverte, elle donne une idée de réponse, une idée de la situation.

C’est une histoire qui m’a plu, j’ai aimé l’écriture de l’autrice. Les passages avec la grand-mère et la mère de Blythe font un peu une coupure à l’histoire, mais raconte une triste histoire de famille. J’ai aimé le style aussi, comment Blythe s’adressait directement à son mari, nous racontait aussi son enfance. On se rend compte au final qu’elle est très seule comme personne, elle n’est pas vraiment entourée à part de son mari, les parents de celui-ci et Violet. Ca aurait peut-être aidé qu’elle trouve quelqu’un qui puisse l’écouter sans la juger et sans forcément mettre sa parole en doute.

Le petit bémol de cette histoire c’est que j’ai trouvé que ça ressemblait beaucoup à « Il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shriver. En moins violent, mais ça reste assez proches et ça m’a un peu gêné. Malgré ça j’ai aimé.

Phrase post-itée :
« Tu allais être un père merveilleux. Et moi, je serais la merveilleuse mère de ton enfant. »

« Dans une vie, un cœur de mère a un million de façons de se briser. »

éé