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De mes mains, Sheily Larash

Par Maliae
mains, Sheily Larash

Résumé : Solveig a une pieuvre dans la tête.

Dix ans à bosser dans une prison, trois comme père célibataire et une vie entière de galères l’ont enfoncé dans les addictions. Enchaîner les clopes, les verres et détruire le bonheur des autres, c’est sa raison d’être. Et puis, c’est le seul moyen de faire taire la Pieuvre, le monstre qui lui bouffe l’esprit depuis des années.

Le jour où il manque d’écraser Diesel, un étudiant atypique au sourire bien trop solaire, son quotidien vole en éclats. Pour Solveig, Diesel est une énigme. Son bonheur ne l’irrite pas comme celui des autres. À ses côtés et au fil du temps, il redécouvre un monde qu’il pensait avoir perdu. Seulement, la Pieuvre menace de le lui arracher et de tour réduire au chaos. Sauf que Solveig et Diesel refusent de la laisser faire.

Ils sont la Lune et le Soleil.
L’un éclipse l’autre et, pourtant, ils ont se réunir.
Quitte à exploser en un million de fragments.

Avis : Solveig n’a pas la vie facile, la vie de rêve. Le bonheur des autres le dérange, alors il se met en tête de le détruire, puisque lui n’y a pas droit. Il a une pieuvre dans la tête qui le rabaisse sans arrêt, qui tue sa confiance en lui, qui le fait plonger dans les addictions de l’alcool. Seules ses filles, des jumelles, comptent pour lui et il brulerait le monde pour elles. Sa rencontre avec Diesel qui est si plein de vie, si lumineux, va le mener vers une route qu’il n’aurait pas pensé possible, un chemin où le bonheur peut exister aussi dans la vie de Solveig.

J’ai adoré les deux personnages. Solveig m’a beaucoup touché, il est dans l’autodestruction, et la destruction tout court, le mal qu’il fait aux autres, il pense que ça lui fait du bien mais ça aide juste la pieuvre a confirmer qu’il n’est qu’un moins que rien, qu’il ne mérite pas de vivre. C’est un personnage complexe, qui essaye de lutter mais qui est presque seul. Ses filles sont son monde, et elles essayent de l’aider, mais elles n’ont que quatorze ans et il s’agit de leur père, ce n’est pas à elles de le soigner. Solveig a envie de toute abandonner parce que ce serait plus facile. Mais en même temps il essaye de tenir bon, et sans qu’il ne s’en rende compte, il est assez courageux, même s’il frôle la mort plus d’une fois.

Diesel est exubérant, il a un humour particulier et se laisse guider par la vie. C’est un militant engagé, surtout contre la peine de mort, il va à la fac et bosse en criminologie. Il adore collectionner toute sorte de trucs et vit avec un chat et une mygale. Il s’entend hyper bien avec sa sœur et sa meilleure amie Nour, ainsi qu’avec ses parents qui sont un peu perchés comme lui. Néanmoins, Diesel a aussi ses propres fêlures, simplement il a apprit à vivre avec, sa sœur l’a aidé à vaincre ses démons, et il croque la vie à pleine dents.

Alors bien sûr la rencontre de Diesel et Solveig était à la fois imprévu et inévitable. Solveig est gardien de prisons et Diesel lutte contre la peine de mort. Ce n’est pas le grand amour immédiatement, surtout du côté de Solveig, et pourtant ils vont commencer à s’envoyer des messages et Solveig va voir en Diesel un rayon de soleil dans sa vie pourrie. Ce qui ne signifie pas que ça va être facile et que ça va tout résoudre en un claquement de doigts. Le cheminement est long.

J’ai été happé par l’histoire, j’ai dévoré ce bouquin, quand je le quittais je voulais y retourner. La relation qui se tisse entre Solveig et Diesel est très belle, mais il n’y a pas que ça. J’ai beaucoup aimé les autres relations, les jumelles avec leur père, Diesel avec sa sœur, ses parents, Nour. Solveig n’a pas fini d’en bouffer, mais Diesel n’est pas non plus infaillible. Leurs mondes semblent très différents et pourtant ils vont se mêler, s’emmêler. L’amour naît doucement, et ils trouvent un certain équilibre. S’il y a des scènes de sexe, elles m’ont moins dérangé que cela aurait pu, car l’autrice ne s’attarde pas sur des détails sordides, elle écrit bien et elles avaient un côté romantique, même si oui bien sûr j’aurais totalement pu m’en passer. De plus, l’autrice ne base pas leur relation que là dessus, on sent qu’ils s’aiment, qu’ils partagent d’autres choses.

C’était une histoire dure parfois mais très belle, et touchante. Les larmes d’émotions sont montées plusieurs fois. Par moment j’avais envie de secouer Solveig mais en vrai, il est très réaliste et on sait que c’est dur de se battre contre la dépression. Et Diesel le sait très très bien, et il va être de très bons conseils.

J’ai aimé le fait que la romance ne règle pas tout, que Solveig ne change pas du jour au lendemain, parce que ça y est il a trouvé l’amour ! Ca aussi c’était donc très bien fait.

Au final, la seule chose qui m’a vraiment dérangé (même si j’ai décidé de passer au dessus tant le reste était bon), c’était la banalisation du cannabis. Je n’ai pas trouvé ça drôle, je n’ai pas adhérer avec les messages autour de cette drogue, et j’avoue que quelques passages m’ont fait lever les yeux au ciel. Heureusement ça ne fait pas partie intégrante de l’histoire.

En bref, à part ce petit bémol, j’ai passé un très bon moment de lecture, je me suis attachée aux personnages, à l’histoire, à l’écriture, aux relations et aux messages. Je suis vraiment ravie par ce livre.

Phrases post-itées :
« J’ai un problème avec le bonheur des autres. Ils sont, aiment et vivent à l’endroit. Ils n’en ont pas le droit. »

« Il y a un monstre planqué dans le placard de mon cœur. Il grandit, il me fait peur. »

« L’idée d’enseigner à un homme qu’on ne tue pas en le tuant, ça me dépasse. Si un meurtrier tue, c’est un monstre. Quand la loi le fait, c’est de la justice. »

« Et je me demande combien de temps va prendre Diesel avant de réaliser qu’il le perd. »

« La mort c’est bruyant de silence. »

éé

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