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Amoureuse

Publié le 22 août 2008 par Magda

Dessin de Martin.

Terriblement amoureuse d’un coup de crayon. Ou plutôt d’un coup de bic.

Par le biais d’un gentil blog qui m’a rencensée ici, ce qui me fait très plaisir, je découvre d’autres blogueurs dont les talents ne me laissent pas de marbre. Quand soudain, je clique sur le sobre titre Jours chômés, qui m’entraîne aussitôt vers un monde éblouissant de poésie et de simplicité. L’auteur de ces dessins miraculeux s’appelle Martin. Qu’il s’agisse du regard affûté d’un jeune homme dans un miroir (lui-même?), du dos d’une jeune femme en train de pianoter sur son clavier de PC, d’un simple lampadaire du boulevard Richard Lenoir… Les jours chômés de Martin deviennent nos jours rêvés. Mais mon amour fou est blessé : à peine le rencontrè-je, qu’il s’avère être en vacances. Je ne peux donc pas espérer de nouveau dessin avant un moment.

Tout s’est imposé avec l’évidence d’un jeu de cartes de tarot abattu sur la table par Madame Irma. Quand je vis, sur le blog de Martin, le dessin je vous fait cadeau aujourd’hui ci-dessus, mes yeux faillirent se fondre dans l’écran de l’ordinateur. Ces deux panneaux, qui semblent respirer tant leurs traits sont animés par l’émotion intérieure de leur auteur, désignent le croisement de deux rues à Berlin, la Prenzlauer Allee et la Danziger Strasse. Je ne sais pas comment vous dire, chers amis lecteurs, ce qui s’est passé en moi à ce moment-là. C’était un truc à la Sophie Calle, comme je les aime tant. Une coïncidence trop heureuse. Quand j’ai découvert Berlin en 2001 (mon obsession première depuis sept ans, donc), c’est exactement à cet endroit que, désorientée, libre et heureuse, je posai mes valises, et que ma vie prit un chemin sans retour. Berlin allait faire de moi quelqu’un - du moins, une femme. Au 53 de la Prenzlauer Allee, je vécus, auprès de deux homosexuels berlinois débridés et bienveillants, ces jours de folie sereine qui font que tout, après, ressemble à un éden perdu.

L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l’Inde et que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l’animer encor d’une voix argentine,
L’innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

(Charles Baudelaire, Moesta et Errabunda)

Avec le dessin de Martin, l’espace d’un instant, je fêtais à nouveau mes vingt ans à Berlin, les pieds dans la neige, la tête levée vers les fils électriques du tram, et le nez dans un gâteau d’anniversaire de l’espace (Maman, ne lis pas ce blog).

Merci Martin. Je te demande ta main -celle qui tient le crayon- pour illuminer mes jours.


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