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[Critique] Le retour de Catherine Corsini

Par Mespetitesvues
[Critique] retour Catherine Corsini

Synopsis officiel: Khédidja travaille pour une famille parisienne aisée qui lui propose de s'occuper des enfants le temps d'un été en Corse. L'opportunité pour elle de retourner avec ses filles, Jessica et Farah, sur cette île qu'elles ont quittée quinze ans plus tôt dans des circonstances tragiques. Alors que Khédidja se débat avec ses souvenirs, les deux adolescentes se laissent aller à toutes les tentations estivales : rencontres inattendues, 400 coups, premières expériences amoureuses. Ce voyage sera l'occasion pour elles de découvrir une partie cachée de leur histoire.

Avec Aïssatou Diallo Sagna ( La fracture), Suzy Bemba (Poor Things) et Esther Gohourou ( Mignonnes).

En salle au Québec le 10 mai 2024

Un an après sa sélection à Cannes, , douzième long métrage de Catherine Corsini arrive chez nous, précédé d'une vaste polémique entourant certains faits avérés et d'autres dénoncés anonymement (voir un topo assez complet sur le site de France Info).

On reconnait dans la sensibilité de la réalisatrice corse et l'humanisme qu'elle porte sur des personnages complexes, qu'elle campe dans les juger dans leurs doutes et leurs peurs. En ce sens, son film se voit comme un beau portrait de femmes fragiles, à la croisée des chemins. Mais, malgré sa délicatesse, sa caméra à fleur de peau et le naturel attachant de ses interprètes, Corsini peine à convaincre pleinement, et reste un cran en dessous de ses succès les plus marquants que sont La Fracture (2021), Un amour impossible (2018), La belle saison (2015) et Partir (2009).

Le problème vient surtout d'un scénario surexplicatif qui tente de mêler dans un récit tout-inclus le drame familial, la chronique estivale chargée de secrets, le récit d'apprentissage douloureux et la critique sociale acerbe. Le retour aborde ainsi, de front et avec un égal manque de profondeur, des enjeux sociaux importants et pertinents (racisme ordinaire, rapports de classes) et des thèmes intimes délicats (appartenance à une communauté qui n'est pas la nôtre, fragilité des liens du sang, éveil sensoriel, conflit générationnel). Sans décevoir pour autant, le film apparait essentiellement comme une oeuvre passe-partout qui cumule autant les clichés que les bonnes intentions.


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