Magazine Culture

Amélie Nothomb ou l'usurpation d'un talent

Par Ephemerveille

Amélie Nothomb a toujours eu une imagination débordante en ce qui concerne les histoires sordides, les récits pervers et autres dialogues acerbes. Nappée d’un humour faisant mouche à chaque ligne, la perversité délectable des romans de la geisha belge dérangeait et faisait couler beaucoup d’encre. Mais, si la plume de Nothomb ne s’est pas asséchée, la florissante source d’inspiration de la dame semble s’être définitivement tarie.

Après une fracassante entrée sur la scène littéraire avec ce petit roman du feu de dieu, Hygiène de l’assassin (1992), et

Amélie Nothomb carnassière.jpg
après la publication de romans autobiographiques relevant du génie et de satires sociales délicieusement cruelles, l’écrivain à succès propose cette année une cuvée plus que décevante. Journal d’Hirondelle, en 2006, s’était déjà attiré les foudres de la critique, opuscule bâclé d’une histoire déjà vue de tueur à gages. Et, à cette rentrée littéraire, en publiant Le Fait du Prince, Amélie, coup de théâtre, s’en tire avec une excellente presse.

De l’édifiant Jean-Louis Kuffer au prolifique Brice Depasse, tous semblent louer ce Fait du Prince qui en est réellement un dans l’œuvre d’Amélie Nothomb, car c’est un livre inattendu en ceci qu’on n’aurait jamais cru l’écrivain capable d’une telle ineptie.

Beaucoup de bruit pour rien… Le Fait du Prince raconte l’histoire d’un looser (étrangement similaire au héros de Journal d’Hirondelle…) qui, se retrouvant avec le cadavre d’un inconnu sur les bras, décide d’usurper son identité, allant jusqu’à s’installer chez ce jeune mort suédois et s’acclimatant très bien à son nouvel environnement versaillais ainsi qu’à sa nouvelle femme. C’est alors qu’il goûte à l’oisiveté qui, chez Nothomb, semble être symbolisée par le champagne. On assiste alors à un défilé de coupes ainsi qu’à quelques scènes aussi légères et éphémères que des bulles de champagne. Tout est donc très allègre, capricieux et, au demeurant, insignifiant. C’est peut-être ce que recherchait l’auteur ; un foisonnement saugrenu. Mais, à se réclamer prétentieusement des surréalistes, Nothomb n’est au final qu’absurde et d’une fantaisie hasardeuse.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ephemerveille 51 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines