Dissolution de l’assemblée nationale, à quoi jouent les présidents ?

Emmanuel Macron tente un coup de poker avec la dissolution du parlement

La dissolution du parlement est une arme politique redoutable, souvent utilisée comme un ultime recours pour résoudre des crises institutionnelles ou des blocages parlementaires. Emmanuel Macron, en tentant ce coup de poker, s'inscrit dans une longue tradition de présidents français qui ont joué cette carte risquée. Mais que peut-on vraiment attendre de cette décision ?

Les précédents historiques : De Gaulle, Chirac et Mitterrand

Charles de Gaulle a eu recours à la dissolution à deux reprises, et chaque fois, cette manœuvre s'est retournée contre lui. La première dissolution en 1962 a certes été couronnée de succès, renforçant sa majorité, mais la seconde en 1968, après les événements de Mai 68, a marqué le début de la fin pour son pouvoir. Jacques Chirac a connu une mésaventure similaire en 1997, espérant renforcer son gouvernement, mais se retrouvant finalement avec une cohabitation imposée par une majorité de gauche. Seul *François Mitterrand* a su tirer profit de cette stratégie en 1981, transformant une situation délicate en victoire électorale.

La dissolution, un jeu de pouvoir au détriment des citoyens ?

Si la dissolution peut apparaître comme une stratégie politique brillante, elle semble surtout servir les intérêts des partis politiques au détriment des préoccupations des citoyens. Dans un contexte où le pouvoir d'achat, le logement, l'environnement et la santé sont des priorités pour la population, cette manœuvre apparaît comme déconnectée des réalités quotidiennes des Français. Qui sera le grand gagnant cette fois-ci ? Certains analystes estiment que l'extrême droite pourrait tirer profit de cette situation, cohabitant trois ans avant de tenter sa chance pour cinq années supplémentaires.

Emmanuel Macron et les enjeux actuels

En dissoudant le parlement, Emmanuel Macron pourrait chercher à redéfinir le paysage politique en sa faveur, mais cette décision ne serait-elle pas une tentative désespérée de maintenir son pouvoir face à une opposition croissante ? La Constitution actuelle interdit à un président de servir plus de deux mandats consécutifs, ce qui rend la perspective d'un troisième mandat pour Macron impossible. Cependant, cette dissolution pourrait être vue comme une stratégie pour affaiblir ses opposants et préparer le terrain pour ses alliés politiques.

Qui s'occupe des vraies priorités des Français ?

Pendant que les dirigeants politiques jouent à des jeux de pouvoir, les vraies priorités des Français restent souvent négligées. La dissolution du parlement, bien qu'intéressante d'un point de vue stratégique, ne répond pas aux préoccupations urgentes telles que :

Il est essentiel que les dirigeants se concentrent sur ces enjeux pour améliorer la qualité de vie des citoyens plutôt que de se perdre dans des manœuvres politiques qui ne font que perpétuer le statu quo.

La dissolution du Parlement par Emmanuel Macron est une décision qui pourrait avoir des conséquences profondes sur le paysage politique français. Reste à voir si cette stratégie portera ses fruits ou si elle se retournera contre lui, comme ce fut le cas pour de Gaulle et Chirac. Permettre à l'extrême droite d'arriver au pouvoir pour prouver sa supériorité ou réaliser des fins purement politiciennes, c'est vraiment faire peu de cas des Français. Et dans un contexte européen, mais aussi international, de montée des partis réactionnaires, c'est réellement jouer avec le feu.