L'empreinte de l'ange

La critique  

Un thriller psychologique intimiste et fort

Elsa (Catherine Frot) est une pharmacienne en plein divorce qui espère obtenir la garde de son fils Thomas. Si elle tient à donner l’apparence d’une femme stable, on comprend rapidement que de douloureux souvenirs la pèsent. Alors qu’elle vient chercher son fils à la fin d’une fête d’anniversaire, Elsa a un choc. Elle voit une petite fille qui lui rappelle terriblement sa petite Lucie, bébé perdu dans un tragique accident. Obsédée par cet instinct de mère qui la pousse à penser que cet enfant est le sien, elle va progressivement s’immiscer dans la vie de la petite fille. Elle sympathise ainsi avec Claire (Sandrine Bonnaire), la mère du bout de chou. Mais plus le temps passe et plus Elsa perd les pédales. Jusqu’où ira-t-elle dans son obsession ? La petite Lola a-t-elle vraiment un lien avec son enfant disparu ?

Parmi les jolies surprises de l’été 2008 nous retrouvons avec plaisir l’Empreinte de l’ange de Safy Nebbou. Il ne faut que quelques secondes pour rentrer dans ce thriller psychologique et intimiste à la française. Nous y découvrons une Catherine Frot belle et ambivalente et on peine à définir les limites d’un scénario malin. La réalisation, inspirée et maitrisée, suit au plus près Elsa dans ses errances et nous égare dans les destins croisés de deux mères de famille à priori opposées. Le duel Frot/Bonnaire fonctionne totalement avec une belle montée en tension (qui aboutira à de véritables explosions dont une assez jouissive scène de tirage de cheveux). Enigmatique, très sensible, ce film d’auteur à la portée grand public (toutes les mères de famille devraient, à priori, se sentir concernées par ce récit tiré d’une énième « histoire vraie") joue brillamment avec les attentes du spectateur. Casting parfait, photo léchée, milieux aqueux (pour souligner à la foi un désir de pureté et une noyade personnelle annoncée) : les bons points ne manquent pas et nous poussent à pardonner quelques passages trop explicatifs. Film à vif à défaut d’être un modèle de subtilité, l’Empreinte de l’ange est en tout cas dans le fond comme dans la forme une œuvre réfléchie et efficace.

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