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Pages volées, Alexandra Koszelyk… coup de coeur ! Un livre de la rentrée littéraire

Par Antigone

❤ Je referme ce livre alors que la veille j’ai échangé quelques mots avec Alexandra en privé sur le thème de l’écriture. Elle me touche quand elle me dit qu’autrefois (sans doute en 2007) mes petits textes lui ont permis d’oser sauter le pas à son tour, sur internet. Après, je dois avouer que son atelier a été, de mon côté, ma seule porte possible vers l’écriture tant j’ai été ensuite (et suis toujours) bloquée. En la lisant, je vois combien nous partageons de références, d’émotions et d’expériences. Cependant, j’ignorais qu’elle était orpheline, depuis un terrible accident de voiture. Elle n’avait que huit ans. Lire quelqu’un que l’on connaît est très délicat. Via les blogs nous nous côtoyons depuis longtemps. Ce texte diffère de ses livres précédents, il relève plus de l’auto-fiction, un genre que j’aime particulièrement. J’ai cru cependant ne pas réussir à dépasser ce que j’apprenais avec surprise sur son histoire. Et puis Alexandra déroule le fil de ses apprentissages avec son talent indéniable, les blocages, les répétitions, mais aussi la littérature, l’acte de poser les mots sur une page, qui libère, les rencontres, la vie qui offre des cadeaux. Et le cœur se met à battre à l’unisson de son récit, qui chemine, qui cherche, explore, et parle si bien de l’acte d’écrire et de la vie qui gagne…  C’est lors d’une résidence d’écriture en Normandie qu’Alexandra entreprend ce voyage vers les pages de sa vie qui lui ont été volées. Lorsque ses parents meurent, elle est une survivante, recueillie avec son frère chez une tante. Elle entend, de la part des adultes qui l’entourent, que le chagrin passera, qu’il faut qu’il passe. Elle apprend alors à taire le manque, la douleur. Elle grandit et connaît les premières amitiés, les premières amours. Et il y a les mots qui sauvent, Goldman d’abord, puis l’Antigone d’Anouilh. L’apprentissage des langues anciennes est rude. Mais pour l’orpheline d’origine ukrainienne, parvenir à enseigner un jour le français est un aboutissement, ou presque. Il reste encore le domaine de l’écriture à explorer…  J’ai bien entendu adoré ce livre, qui m’a fait voyager par de multiples émotions. Un grand merci encore à Babélio d’avoir vu que j’aimais lire Alexandra et de m’avoir proposé ainsi son livre en avant première de la rentrée littéraire. Cette couverture vous fera penser à celle de l’Archiviste, sans doute, mais ce texte regroupe en fait en filigrane tous les textes d’Alexandra qui, à l’instar d’une Annie Ernaux, déroule pour nous, et notre plus grand plaisir, ses années.

 Editions Aux forges de Vulcain – 23 août 2024

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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Un livre lu dans le cadre d’une opération Masse critique spéciale de chez Babélio
La fiche du livre

Une interview de l’autrice par ici [clic]

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