La triplette nous avait bien branchés, Michel et moi, au mois de Mai 2022, date d'anniversaire de la brasserie Distoufer à Guingamp.
Une première rencontre, quasi fortuite, puisque le groupe prenait la place de Stade, porté pâle. Et à ce Stade justement, on trouve aussi Elouan Jegat qui participe à la production du présent EP.
Il faut dire que tous ces gens vivent aux environs de Brest, souvent agitée par les vents et autres soubresauts nocturnes.
Brest, la grise, dont le surnom vient plus de ses soirées enivrantes que de ses couleurs de façade renouvelées.
Bref, revenons à nos agités du bocal, qui donnent signe de vie en 2016 avec un background dont vous pouvez trouver le détail sur le live report de Michel ici :
Un premier EP en Novembre 2020 à 4 musiciens dont un guitariste 'Vénère', perdu en cours de route, trio rimant mieux avec power.
On en est là :
Jimmy Costiou : Chant et guitare
Jean-Baptiste Arnaud : basse
Tudi Cariou : Batterie
Le second EP parle d'usure, imagée sur la pochette par un tissu chamarré et usé jusqu'à la corde, au point de se montrer sous toutes ses coutures, et rapiécé par un thermocollant en forme papillon aux yeux humains sur les ailes.
Un clin d'oeil? Un côté psychédélique et un questionnement sur l'avenir de la vie sur terre me semble mieux convenir.
Oula! Mais où allons-nous? Probablement un peu trop à l'Ouest!
Et dans tout ça, la musique?
4 titres sentant bon les seventies et flirtant avec les 20 minutes.
Une grosse basse funky, séquencée par la batterie, gonfle les premiers instants de 'One Night Stand'.
Une interjection, à effet électro, marque l'arrivée de la guitare, brossée énergiquement.
On passe ensuite à une alternance de couplets lents, un peu atmosphériques et de refrains particulièrement énergiques parsemée de bruits électros.
Le chant de Jimmy bouillonne, parfois épaissi et la basse slappe. Le solo de gratte exprime beaucoup de musicalité.
L'intro de 'The Rampike' impressionne par sa puissance. L'accordage de la gratte se fait en Drop D, qu'ils disent!! Ah?
A ce moment, Wikipedia m'aida :
"l'accordage en drop D rend beaucoup plus accessible l'enchaînement rapide de gros riffs, en permettant d'effectuer des Power Chords avec un seul doigt en barré."
Mais c'est bien sûr! En tous cas, ça déménage, d'autant que la basse continue de de faire le gros dos et la batterie secoue cymbales, claque la caisse claire et cogne rudement les toms et la grosse caisse.
L'atmosphère colle aux USA des seventies, déversant un magma brûlant. La voix se fond sans en faire des tonnes.
L'ouverture de 'Standstill' rompt avec le bouillonnement précédent par une recherche mélodique presque prog.
La voix douce et bien placée chevauche un arpège délicat à la guitare et un synthé ouaté.
Arrivé à mi-chemin, le ton monte avec un clavier atmosphérique, un chant, parfois tiré par des effets électroniques et des cordes vibrantes.
Puis des chœurs viennent donner de l'emphase avant un atterrissage en finesse.
On entend au loin une guitare, partie en éclaireur, avec un riff excitant au démarrage de 'World To The Wise'.
L'ambiance groovy, très rock, laisse beaucoup de place à la gratte. Jimmy chante avec dynamisme et modulation comprenant des effets ombrageux.
Le rythme, heurté, déclenche des secousses qui font rouler les hanches et taper du pied. Le morceau monte encore progressivement en puissance avant de s'éteindre sous l'orage.
Une belle rondelle, amenée à pimenter les cocktails de l'été.
Fin Août, vous pouvez cocher d'une Groix l'ile du Morbihan, ils y sont 3 jours (du 22 au 24 Août) au bistrot Ti Beudeff mais vous pouvez aussi les voir au Carré des larrons le 20 à Concarneau et au Shamrock à Lorient le 14.
Soirées agitées assurées!
1. One Night Stand 04:19
2. The Rampike 05:16
3. Standstill 05:10
4. World To The Wise 04:40
Sound take: Elouan Jégat /Skodio
Mixing engineer: Bastien Boissier
Mastering engineer: Simon Lancelot