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Tout le monde ne peut pas aimer Bruges

Par Fuligineuse

Le Nord est à la mode. Après le pays des ch’tis (film d’ailleurs que je n’ai toujours pas vu et pas l’intention de voir), c’est la Belgique qui est à l’honneur avec ce polar décalé dont l’humour loufoque est le très bienvenu en ces mornes temps de politique correctitude : Bons baisers de Bruges (titre original : In Bruges). Je suppose qu’en lui donnant ce titre, les distributeurs français ont voulu faire un clin d’œil à James Bond. Pourtant ça n’a rien à voir.

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Le thème : Après un contrat qui a mal tourné à Londres, deux tueurs à gages reçoivent l'ordre d'aller se faire oublier quelque temps à Bruges. Ils doivent y attendre des instructions de leur boss, Harry (Ralph Fiennes).
Ray (Colin Farrell), le plus jeune, est rongé par son échec (et un certain remords) ; il déteste la ville, ses canaux, ses rues pavées et ses touristes. Ken (Brendan Gleeson), tout en gardant un oeil paternel sur son jeune collègue, se laisse gagner par le calme et la beauté de la cité.
Alors qu'ils attendent désespérément l'appel de leur employeur, leur séjour forcé les conduit à faire d'étranges rencontres avec des touristes, un acteur américain nain tournant un film d'art et essai abscons, une jeune femme qui pourrait bien cacher de sombres secrets... Quand le patron finit par appeler, c’est pour demander à Ken d'abattre Ray, qu’il juge responsable de la « bavure » londonienne. (Je ne raconte pas la fin pour conserver à ceux qui iraient voir le film un minimum de suspense…)

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Avec ce premier long métrage, le réalisateur Martin McDonagh revisite de manière dynamique un schéma classique du polar, l’assemblage de deux personnages antinomiques, que ce soit deux flics (le bon et le méchant, le mou et le dur, le chevronné et le débutant, exemples à la pelle) ou deux truands (idem). Ce qui m’a amusée – entre autres – c’est de projeter sur les interprètes des équivalents français, avec un minimum de ressemblance physique : Colin Farrell en Gérard Lanvin (ressemblance plutôt forte dans certains plans) et Brendan Gleeson en Bruno Crémer… Interprètes d’ailleurs excellents tous les deux, ainsi que Ralph Fiennes savoureux en monstre froid.

Mais le film vaut surtout par sa dinguerie, qui conduit à des trouvailles inattendues et des rebondissements improbables. Les dialogues sont percutants. Les séquences impliquant l’acteur américain nain (qui joue le film dans le film), très peu utiles à l’action (sauf à la fin où le fait qu’il soit un nain jouera un rôle décisif) sont très drôles. Last but not least, la ville de Bruges – où je n’ai passé que 24 h un jour pour raisons professionnelles – est joliment filmée. Et la répulsion qu’elle inspire à l’un des héros n’en est que plus amusante. Quelques bémols (un peu trop d’hémoglobine inutile à mon goût, je n’ai pas besoin de tant de ketchup pour mon hamburger) ne suffiront pas, je l’espère, à vous dégoûter d’aller passer 1 h 41 à Bruges.

Fuligineuse

Images Allociné


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