Qu'est-ce que j'ai fait, donc, cet été?
Eh bien, la même chose que des milliers de gens. J'ai lu
Millénium.
Cette trilogie policière due à
Stieg Larson, dont vous avez forcément entendu parler, même
si vous ne l'avez pas ouverte. Vous connaissez aussi sans doute la
triste histoire de l'auteur. Journaliste d'investigation dans un
magazine anti-fasciste qu'il a créé, Expo, il
écrit ces polars et annonce triomphalement à son amie
qu'il a assuré avec ça leur retraite. Il a à
peine le temps de rendre les manuscrits à son éditeur
qu'il fait une crise cardiaque et qu'il meurt.
Les livres sont des succès
mondiaux, mais comme il n'a pas fait de testament en faveur de sa
compagne, elle est censée ne rien toucher, tout devant aller à
la famille de l'auteur ou, selon d'autres sources, à une
fédération de travailleurs communistes. Bon, il y a des
tractations en cours, je vous passe les détails, vous les
trouverez sur internet et dans la presse.
Millénium, donc. Dans les
trois gros livres (plus de 600 pages chacun), on trouve les mêmes
personnages principaux. Un journaliste vedette, Blomqvist, la
quarantaine, super fort, super intègre, super beau, qui plait
super aux femmes et fait super peur aux méchants, et qui est
surnommé d'ailleurs super Blomqvist. Il travaille dans un
magazine appelé Millénium. Magazine dirigé par
sa maîtresse, Erika, mariée à un
artiste tout à fait partageur.
Blomqvist a pour co-vedette Lisbeth
Salander. Elle aussi est super. En apparence, c'est une jeune femme
tatouée, piercée, presque anorexique, qui semble avoir
15 ans même si elle en a plus de 20. Elle est quasiment
autiste, semble retardée mentalement, est sous tutelle. Mais
le lecteur ne tarde pas à apprendre qu'en fait, c'est une
génie de l'informatique, une hacker de génie, qui à
la fin du premier livre a détourné 2 milliards de
dollars.
En faisant équipe avec le
journaliste qui est dans une mauvaise passe, elle réussit
également à démasquer un violeur et tueur en
série et à retrouver une femme disparue depuis plus de
quarante ans.
Pour le plus grand plaisir, il faut le
dire, du lecteur captivé.
Stieg Larson, Les hommes qui
n'aimaient pas les femmes, Millénium 1, Actes sud