
Ah, le fameux " jour du dépassement " ! Vous savez, ce moment où la planète a cramé tout ce qu'elle pouvait nous offrir en ressources naturelles pour l'année. Mais ici, on parle d'un autre type de dépassement : le jour où vous arrêtez de bosser pour vous et commencez à enrichir les actionnaires. C'est ça, la magie du capitalisme ! Bienvenue dans le monde de la croissance infinie... sur votre dos, évidemment.
À partir du 4 octobre, chaque minute que vous passez à faire tourner cette machine infernale appelée " entreprise ", c'est pour offrir un yacht ou un autre immeuble de rapport à quelqu'un que vous ne rencontrerez jamais. Plus concrètement, vos efforts n'iront pas dans la poche de vos collègues, de votre communauté, ou même dans vos modestes économies pour ces vacances qui n'arrivent jamais. Non, chaque sueur que vous versez à partir d'aujourd'hui finance le champagne de ceux qui n'ont jamais entendu parler de tickets-resto.
Dividendes pour eux, miettes pour vous
2023 a été une bonne année pour les actionnaires. 63 milliards de dividendes distribués en France. Oui, vous avez bien lu, 63 MILLIARDS. Alors que vous vous démenez pour obtenir une augmentation de 3% qui ne couvrira même pas l'inflation, les actionnaires, eux, se sont bien remplis les poches. Sympa, non ?
Mais attendez, ça va encore plus loin. Ces dividendes, ce n'est pas juste une récompense ponctuelle. Non, c'est leur " droit " pour avoir eu la brillante idée d'investir dans une entreprise. Et vous, qui avez donné votre sang et votre sueur pour cette même entreprise, qu'avez-vous en retour ? Ah oui, une jolie médaille de " collaborateur de l'année ". La belle affaire !
Et vos salaires, dans tout ça ?
Parlons peu, parlons argent. Votre salaire, ça fait combien de temps qu'il n'a pas augmenté significativement ? Vous voyez, en moyenne, les salaires stagnent, quand ils ne régressent pas en tenant compte de l'inflation. Mais la rémunération des actionnaires, elle, explose année après année.
Les dirigeants vous expliqueront avec un sourire que l'entreprise doit " rester compétitive ". Que la conjoncture est difficile. Mais curieusement, ce n'est jamais si difficile pour faire grimper la valeur des actions. Pour eux, l'économie est toujours en pleine forme quand il s'agit de renflouer les dividendes. C'est comme si on vivait dans deux réalités parallèles : dans la leur, tout va bien, dans la vôtre, vous enchaînez les fins de mois difficiles.
L'entreprise vous adore (jusqu'à ce qu'il faille payer)
Et attention, ce ne sont pas que les grandes multinationales qui jouent à ce jeu. Les PME, les startups, même votre boulangerie de quartier... toutes ont pris goût à ce modèle. On réduit les coûts (comprendre : votre salaire, vos avantages, vos droits), pour maximiser le rendement. Parce que dans l'esprit de ceux qui dirigent, l'objectif ultime, ce n'est plus de créer de la valeur avec vous, mais de la transférer à ceux qui détiennent les parts. Et vous, pauvre salarié, vous êtes devenu un outil, un coût à minimiser.
D'ailleurs, on vous le dit ouvertement : " Vous êtes un investissement. " Et comme tout investissement, si vous ne rapportez pas assez, vous êtes bon à être coupé. Délocalisation, plan de licenciement, réorganisation... tous ces jolis mots pour dire que vous coûtez trop cher. Pourtant, vous êtes là, à produire. Mais la vérité, c'est que votre travail a cessé de vous appartenir dès l'instant où les actionnaires ont pris le pouvoir. Chaque jour que vous passez dans cette entreprise, vous enrichissez quelqu'un d'autre. Et ça, c'est le sommet du cynisme.
La fin des haricots pour vous, la cerise sur le gâteau pour eux
Ce 4 octobre n'est pas juste une date aléatoire. C'est un marqueur clair de qui profite de votre travail. Avant cette date, vous pouviez encore croire que vous travailliez pour subvenir à vos besoins, améliorer votre quotidien ou celui de votre famille. Après, vous travaillez officiellement pour le bonus de Noël de ces chers actionnaires.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler de " croissance économique ", de " dividendes record " ou de " réussite de l'entreprise ", rappelez-vous juste que tout ce beau discours se traduit par une réalité très simple : vous bossez pour eux, pas pour vous. Peut-être est-il temps de redéfinir ce qu'on entend par " succès " au travail. Ou au moins, de réclamer une part du gâteau plus équitable, avant que vous ne finissiez par manger les miettes... ou rien du tout.
6 novembre, c'est travail gratuit pour les femmes, on cumule un peu, non ?
À partir du 6 novembre, mesdames, c'est cadeau : vous travaillez gratuitement ! Eh oui, en raison des inégalités salariales, vous continuez à bosser, mais sans rémunération réelle comparée à vos homologues masculins. Comme si cela ne suffisait pas, depuis le 4 octobre, vous travaillez en plus pour les actionnaires, sans voir la couleur d'une augmentation digne de ce nom. Entre capitalisme et sexisme, la double peine est bien là : vous êtes moins payées ET exploitées pour nourrir les profits. La double injustice, parfaitement huilée dans cette machine infernale du travail, s'installe sans broncher.
Source d'inspiration : https://x.com/Fakir_/status/1842240372799631427Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News
