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[FNC 2024] Rumours de Guy Maddin et coll.

Par Mespetitesvues
[FNC 2024] Rumours Maddin coll.

L'histoire: Lors de leur sommet annuel du G7, au château de Dankerod en Allemagne, les dirigeants de l'Allemagne (Cate Blanchett), du Canada (Roy Dupuis), de la France (Denis Ménochet), des États-Unis (Charles Dance), du Japon (Takehiro Hira), de l'Angleterre (Nikki Amuka-Bird) et de l'Italie (Rolando Ravello) se réunissent pour rédiger leur déclaration provisoire. Avant de s'enfermer dans un bureau, ils passent la soirée dans le parc, sous une jolie pergola où un délicieux souper les attend. Juste après les hors d'oeuvres, ils se rendent compte que plus personne n'est là pour les servir. Pire, lorsqu'ils se rendent au château, ils trouvent l'établissement fermé et sans lumières. Que s'est-il passé? Ils traversent la forêt avoisinante pour tenter de rejoindre la route la plus proche. Mais, en chemin, ils se perdent et sont pourchassés par des morts-vivants au comportement inquiétant.

Passage au FNC: 10 octobre 2024 - Sortie en salle au Québec: 18 octobre 2025 (Entract Films)

Mon avis

Enfin de retour à la barre d'un long métrage (si l'on exclue Green Fog qui ne durait que 63 minutes), les manitobains Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson signent ce Rumors très dans l'air sardonique du temps. Pour arriver à rejoindre le public, ils ont choisi une forme assez sage et un propos très " mainstream ". Certains y trouveront sans doute un plaisir jouissif, ce qui n'a pas été mon cas.

À mon avis, leur satire des riches et des puissants (avec un casting ahurissant) est une farce mollassonne, soi-disant loufoque et très inégale, qui ne tient debout qu'en de rares occasions. Aux fesses de Roy Dupuis et aux zombies qui se masturbent, je préfère - et de loin - les fulgurances esthétiques et les références au cinéma muet de Forbidden Room, beaucoup plus probant exemple de leur talent iconoclaste.

Le film recèle toutefois quelques bonnes idées et quelques traits d'humour qui touchent la cible (les traqueurs de pédophiles, les moeurs débridées de la classe politique, des dirigeants solidaires dans l'échec à ce point déconnectés du réel qu'ils ne savent formuler que des mots vides de sens pour décrire les problèmes occidentaux). On y retrouve aussi des personnages aux caractéristiques juteuses, qui correspondent assez bien à l'image que l'Histoire a forgée de leurs nations respectives (l'allemande organisée, le français arrogant, l'anglaise travaillante, l'italien pleutre, le japonais studieux, l'américain héros sacrificiel...).

Comme c'est la mode du cinéma camp et méta, on a aussi droit à des références à la culture populaire fantastique ou héroïque. Mais, même si l'on pourrait ajouter l'interprétation décalée de Cate Blanchett, qui tire à elle seule toute la couverture, dans les points intéressants de Rumors, on se désole des interminables longueurs causées par des développements qui ne servent à rien (le cerveau géant, la secrétaire suédoise), un propos insuffisamment mordant et qui tourne en rond, une touche d'horreur façon série Z mal exploitée et une direction photo volontairement " cheap ", mais assez laide.


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