La fin des vacances d’été est associée à la tristesse, au regret des doux moments, à l’attente de jours plus mornes. Comme dans la chanson on imagine la plage abandonnée et les pluies d’automne. Mais curieusement cette tristesse est sans objet.
Rien de ce qui est craint ou regretté n’est présent, ni l’automne à venir, ni l’été déjà passé. On les éprouve pourtant comme s’ils étaient là, sous nos yeux. Images mentales ? Des mots plutôt, combinés à loisir ; un regard qui ne se pose sur rien ; un corps qui s’ennuie de ne pouvoir ni agir ni percevoir.
N’est-il pas là, en ces muscles désemparés, l’objet réellement présent qui nous remplit de tristesse ? Ce chagrin que nous garderons comme un ami et qu’en effet nous ne pouvons quitter ? Le poète en revanche, qui écrit et peut contempler ce qu’il fait, ne subira pas les regrets que ses vers façonnent.
Il cultive sa muse tandis que nous entretenons nos regrets.