Magazine Culture

Nous, Christelle Dabos

Par Maliae
Nous, Christelle Dabos

Résumé : L’instinct est irrépressible et sert le NOUS. Mais si le jeune Goliath, un PROTECTEUR fracassé, sauve des vies, c’est aussi parce qu’il rêve de devenir Saint. Claire, elle, cache derrière son Instinct de CONFIDENTE un secret qui pourrait faire vaciller tout le système. Dans un monde où la Bureaucratie Instinctive est impénétrable, et où les détracteurs du NOUS oeuvrent dans l’ombre, une chose les relie : leurs certitudes vont bientôt voler en éclats.

Avis : Ce livre est un OLNI (Objet Livre Non Identifié). Je ne sais même pas comment je vais pouvoir vous en parler tellement il sort des sentiers battus, tellement il retourne le cerveau, tellement il était bien écrit, et terriblement prenant et génial. On parle de Dystopie, parce qu’on est face à une société où chaque personne naît avec un Instinct qu’il n’a pas pu choisir. Avec un peu de chance, il aura un bon Instinct, soigneur, sauveur, ou alors il se retrouvera à devoir faire des trucs dégueu ou nul (comme faire les lacets des gens) contre son gré mais pour servir le Nous. Personne n’a vraiment le choix, c’est la roulette.

D’un côté on a Goliath, un protecteur (donc dont l’instinct et de protéger), qui souhaite sauver des vies pour avoir un meilleur rang, quitte à se détruire lui-même et à ne pas prendre soin de sa propre vie. De l’autre on a Claire, une confidente, qui aime écouter les gens malgré elle. Leur monde vont se rencontrer, se percuter, et ces deux-là vont alors devoir faire équipe.

Tout est bien agencé dans ce monde, pourtant on se rend bien compte que les gens souffrent alors qu’ils devraient être heureux de servir le Nous. Interdiction de se plaindre bien sûr. Et si la société se veut parfaite, cela n’empêche pas certaines choses d’arriver. Goliath est attaché au Nous presque de façon fanatique, Claire est plus dans le questionnement. Et autour d’eux, il y a d’autres personnages, des personnages auxquels ont s’attache (ou pas), des personnages qui ne sont pas mis de côté, qui ont leur importance même s’ils peuvent n’être qu’une sorte de cailloux sur le chemin comme pour guider le petit Poucet.

Oh bon sang, combien de fois j’ai eu envie de secouer Goliath ? Combien de fois j’ai eu envie de serrer Claire dans mes bras ? Combien de fois j’ai été ébahis par leur relation. Tout semble tellement les opposer et pourtant… Pourtant…

Je ne sais même pas quoi dire, je n’ai pas envie de citer les autres personnages parce que je veux vous laisser l’entière découverte de cette histoire qui retourne le cerveau, le cœur, la moelle épinière et l’âme. Je suis secouée comme si j’étais montée dans plusieurs manèges. J’ai un peu pleuré, parce que les mots de l’autrice m’ont touché. Parce que si le livre est complètement dingue, l’histoire inexplicable en seulement quelques mots, l’écriture de l’autrice vraiment était géniale. Elle a un style très original, poignant. « Purin » comme dirait Goliath, qu’est-ce que c’était bien.

La construction des personnages est très bien faites, ils sont assez gris (pas tous). Ils ne sont pas toujours ce que l’on pense, et parfois ils se révèlent bien meilleur qu’on ne le croyait (ou inversement). La construction des relations entre chacun chacune, c’était quelque chose. On s’aime, on se déteste, ou on ne sait pas trop où ça va mais quelque chose se bâtit. Des fois on se loupe, des fois c’est trop tard pour réparer et des fois on avance ensemble.

Je suis vraiment toute tourneboulée par ce roman chorale (et j’écris ma chronique alors que je viens à peine de le finir, je ne me suis pas laissée le temps de digérer). C’était très beau, très dur aussi par moment, très touchant et bouleversant. Un peu magique. Et même bizarre par certains moments. Difficile de mettre en mots une telle histoire qui n’hésite pas à franchir des barrières. Il y a aussi de la représentation au cours du livre et ça rajoute du positif à mon avis. Je pense que c’est ma meilleure lecture de l’année.

Phrases post-itées :
« J’exhibe mon plus beau sourire pour bien cacher au monde – même si le monde n’en a rien à secouer – que je viens de passer la nuit à mordre mon oreiller. »

« Je joue de l’harmonica jusqu’à être à bout de souffle, à bout de larmes, à bout de moi. »

« À force de foncer droit devant, je ne me suis pas rendu compte qu’il n’y avait personne derrière. »

éé

Retour à La Une de Logo Paperblog