Bonheur fantôme, Anne Percin… coup de cœur !

Ne passons pas par quatre chemins, j’ai adoré ce roman, une belle découverte de boîte à livres (encore). Je ne m’attendais pas à y croiser Rosa Bonheur et Virginia Woolf, à me sentir en sécurité dans le bazar d’une brocante, à passer un si joli moment auprès de ce jeune homme qui a décidé de changer de vie, en s’installant à la campagne… Pierre a pris en effet, un beau jour, la décision soudaine de tout quitter pour s’installer à la Flèche dans une vieille maison. Il a quitté Paris, R. son amant, le monde du mannequinat qui lui rapportait un peu d’argent, et ses études. Là, près de la crêperie du village, il a monté une petite brocante, s’occupe de ses chiens, de ses chats, rend parfois visite à la voisine Paulette. Il a l’impression d’avoir trouvé son chez lui, même si R. lui manque. Les heures passent doucement, la vie est simple, il donne de temps en temps un coup de main à la crêperie. Jean-Michel, le propriétaire, est bienveillant et soucieux de son voisin. Pierre est un être plein de surprises, qui écoute Mouloudji en boucle et s’est lancé en secret dans la biographie de la peintre animalière Rosa Bonheur, une peintre féministe du XIXe siècle. On apprend, petit à petit, que le jeune homme a vécu un drame, dans son enfance, qui a sans doute marqué son destin… Dès les premières lignes, j’ai été prise dans les filets de cette vibrante lecture, à la langue soignée et à la belle ambiance. Je m’y suis sentie comme dans un cocon. Pierre a une personnalité complexe et attachante. De plus, ce qui l’intéresse, ses cheminements de pensée, sont séduisants. Je suis à deux doigts d’ouvrir une brocante. Un véritable bonheur de lecture !