Karine Giebel – Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s)

Après un premier tome qui multipliait les missions humanitaires dans les zones de conflit aux quatre coins de la planète, rendant ainsi hommage aux humanitaires qui sillonnent la planète pour soigner les autres au péril de leur propre vie, Karin Giebel livre une suite tout bonnement exceptionnelle qui nous plonge progressivement dans la tête de cet infirmier de la Croix Rouge qui ressort totalement traumatisé de toutes les horreurs qu’il a vécu sur le terrain.

Après 480 pages que l’on pourrait qualifier de prologue à ce véritable coup de cœur, le lecteur poursuit donc sa descente aux enfers aux côtés de Grégory Delaunay, infirmier, et de Paul Schmid, chirurgien, tous les deux pour le compte du CICR, le Comité international de la Croix-Rouge. Lorsque Karine Giebel décrit les conditions de vie effroyables des deux hommes retenus en otage en Afghanistan, le lecteur espère forcément avoir atteint les limites des tortures psychologiques que l’on peut infliger à quelqu’un… mais c’est bien mal connaître Karine Giebel !

L’autrice va en effet suspendre son tour du monde des horreurs que l’homme parvient à infliger à ses semblables afin de situer la majeure partie de cette suite en France. Il n’est cependant pas du tout question de retour au calme car, au fil des pages, les souvenirs et les traumatismes de Grégory vont non seulement prolonger cette descente aux enfers, mais surtout l’amplifier. Scrutant les méandres du cerveau humain, l’autrice poursuit la torture psychologique de son héros arborant une croix rouge, flirtant avec la paranoïa, embrassant la folie et brouillant les esprits jusqu’à ce twist scénaristique qui nous laisse bouche bée… se retrouver prisonnier en Afghanistan n’était donc pas le pire qui puisse arriver à Grégory !  

Et comme personne ne peut survivre à près de 800 pages de noirceur, Karine Giebel (« Toutes blessent, la dernière tue », « Juste une ombre », « Glen Affric ») éclaire ce deuxième volet d’une amitié lumineuse qui permet à Grégory Delaunay et au lecteur de tenir le coup !

Brillant !

Et chaque fois, mourir un peu, tome 2 : Trauma(s), Karine Giebel, Récamier, 768 p., 24€

Elles/ils en parlent également : Aude, Matatoune, Aurore, Julie, Mes échappées livresques

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