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106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toile

Publié le 01 septembre 2008 par Jérôme Delatour
106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toile
Gyohei Zaitsu (cl. Jérôme Delatour / Images de danse)

Dans le vide sidéral du mois d'août parisien, Gyohei Zaitsu se fait tout seul son festival.

Cela fait quelque temps qu'il ne se promène plus dans Paris sans avoir l'oeil en aguêt, en repérage. Voici un carrefour intéressant. Et là un grand escalier. Oh ! une poubelle prometteuse... De mois en mois, Gyohei Zaitsu trace sa carte de Paris.

106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toileGyohei Zaitsu (cl. Jérôme Delatour / Images de danse)

Aujourd'hui c'est cinéma, entre Atmosphère et hôtel du Nord, à l'heure du goûter. A petits pas japonais, il arrive dans son survêt troué. Gardienne et groupie, la discrète Maki Watanabé, danseuse elle aussi, l'accompagne. On dirait une étudiante. Le pont ne les intéresse pas. Sur les bords du canal Saint-Martin, c'est le mini-square assombri par les hauts marronniers, les tables de ping-pong en ciment, la fontaine en fonte, le grillage, le toboggan qui feront son terrain de jeu.

106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toileGyohei Zaitsu (cl. Jérôme Delatour / Images de danse)
Comme d'habitude, Gyohei a prévenu ses fidèles par mail. Ils ne sont pas nombreux aujourd'hui, malgré le temps radieux. Qu'importe. Le badaud fait aussi bien l'affaire. Les Mexicains au portable, le désespéré à la bière, le photographe du dimanche, la danseuse amatrice, le petit enfant au ballon, pas rassuré.

Avec mon gros appareil photo, je passe pour un initié. Une dame me questionne. Elle pense que Gyohei exprime la souffrance. Elle est loin d'imaginer qu'il exprime surtout la légèreté, la liberté. Elle ne voit pas la gaîté dans la grimace. La jubilation de prendre la ville à bras le corps, de jouer avec ses habitants, ses congénères, de rompre un instant notre glace.

106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toileGyohei Zaitsu (cl. Jérôme Delatour / Images de danse)

Gyohei, c'est aussi une gueule. Et avec Maki, ce sont deux vraies figures du Paris vivant, de celles qui l'habitent quand les bourgeois l'ont désertée.
Gyohei ne propose pas un spectacle, encore moins un spectacle de rue. Tant mieux !

106, quai de Jemmapes, Gyohei Zaitsu tisse sa toileGyohei Zaitsu (cl. Jérôme Delatour / Images de danse)

Gyohei Zaitsu dirige également des "ateliers de recherche de la danse buto à Paris" : les quatre prochains auront lieu samedi 13, dimanche 14, samedi 20 et dimanche 21 septembre 2008 de 12 à 18 h au studio Albatros, salle Volcof (à côté du bar), 52, rue Sergent Bobillot à Montreuil (métro Croix de Chavaux). Participation : 20 euros par séance. Renseignements : tél. 06 84 90 74 87.

Retrouvez ici Gyohei Zaitsu en images


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