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Le théorème du Kiwi, Jacky Schwartzmann

Par Maliae
théorème Kiwi, Jacky Schwartzmann

Résumé : Ernest attendait sagement à l`arrière de la voiture de son père, quand il les a vues débouler. Deux filles échappées du pavillon psy pour ados. L`une s`est installée au volant, l`autre a pris la place du passager. Et voilà comment Ernest, fils de médecin, s`est retrouvé embarqué dans une folle équipée en compagnie de Lili, bipolaire, et d`Elodie, atteinte d`un autisme sévère. Pour être honnête, Ernest n`a rien fait pour les arrêter. Comme si lui aussi avait envie de s`évader, loin, bien loin de son destin tout tracé.

Merci à : Babelio et l’école des loisirs pour l’envoie de ce livre.

Avis : Attention ma chronique contient des spoils, mais je suis obligée d’en parler.

Bon. Que dire de ce livre ? C’est l’histoire d’Ernest qui vit une vie ennuyante avec des parents riches, une famille riche, un père persuadé que son fils devrait devenir médecin quand bien même lui-même ne veut pas. Et puis un jour Ernest va se faire « kidnapper » par deux jeunes femmes qui vont piquer la voiture de son père (dans laquelle il est toujours à bord). Lili est bipolaire, Elodie est autiste. Et Ernest, lui, il est perdu. Franchement, moi le speech me disait bien, on allait aborder des thèmes intéressants, voir comment Ernest allait grandir, s’imposer, voir des personnages différents ayant des problèmes psy. J’étais sûre que ça allait me brancher et en fait…

Si je n’ai pas abandonné ce livre c’était qu’il était très court et que j’espérais de toutes mes forces que les messages allaient être remaniés, que non, l’auteur n’avait pas pu enfiler les clichés comme des perles sans justement tout déconstruire ensuite. Et ben j’aurais mieux fait d’abandonner.

Ce livre est psychophobe, lgbtphobe, classiste également. Il est rempli de stéréotypes tous plus crades les uns que les autres, et qui sont censés nous faire rire. Sauf que ça ne m’a pas fait rire, ça m’a refroidis jusqu’à ce que je devienne l’Iceberg qui a coulé le Titanic.

Ernest est riche (on le saura), il idéalise les banlieues. Ben oui quoi, ces pauvres gamins souffrent tellement qu’ils peuvent devenir humoristes ensuite, pas comme lui. Et quand on est enfin dans la banlieu, au cœur de la cité, on a un ramassis de stéréotypes sur « les cas soc' » et c’est pas moi qui utilise le terme, c’est écrit comme ça dans le livre. On voit ce que veulent nous montrer les médias. La violence, la drogue et blablabla. À vomir.

On rencontre un petit vieux ma foi très gentil, qui a cependant subit sans doute un choc au mort de sa femme, alors voilà, par moment, il s’habille en robe et se prends pour Nicole et tout ce qu’on pense de lui c’est que c’est sûrement un taré tueur d’enfants. Ben non en fait, il y a plein d’explications qui pourraient être donnés mais on choisit la folie et on fuit devant le « taré », sans que ça ne soit remis en question à aucun moment.

Sans parler des phrases du genre « Jacques a un certain âge, il ne peut pas être dans un délire non binaire ». Alors déjà dans un premier lieu : la non binarité n’est PAS un délire, et ensuite SI ! L’âge n’a rien à voir avec le genre ! Alors on peut se dire « bon c’est Ernest il a des préjugés » mais À AUCUN FOUTU MOMENT ce n’est remis en question, ni déconstruit. Donc le message que ça passe est hyper pourri, comme la plupart des choses dans ce livre.

J’ai bien aimé la relation Ernest/Lili/Elodie, et c’est la seule chose que j’ai apprécié. Tout le reste est cliché, stéréotypé, dans le jugement et surtout ça apporte selon moi des messages dangereux aux jeunes qui pourraient vouloir le lire.

Non je n’ai pas ris à ma lecture, j’ai été très très mécontente tout du long et de plus en plus sombre au fil des pages. Mais ouf tout se termine bien, Ernest ne va pas devenir comique mais écrivain !

Je suis dure dans ma chronique, mais étant concernée ou connaissant des gens concernés, par certains sujets, cela m’a mis très en colère et je suis obligée d’en parler. On peut vanner comme le dit Ernest, mais rabaisser des gens comme ça pour leur genre, leur maladie, leurs problèmes, ou le lieu où ils sont nés, c’est non.

éé

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