
Mise à jour le 10/12/2024 par Angry Mum
Bienvenue dans la douce folie de notre monde moderne, où le gouvernement se félicite d'un contre-projet à l'A69 tout en bétonnant à tour de bras pour le réaliser. Oui, vous avez bien lu : Karim Lahiani, jeune urbaniste, fait partie des sept lauréats du Palmarès des Jeunes Urbanistes 2024, grâce à... son contre-projet à l'A69. Et pendant qu'on déroule le tapis rouge pour sa créativité, sur le terrain, on continue de matraquer militants, forêts et terres agricoles pour imposer l' autoroute. Un peu schizophrène, non ?
A69 : le projet qui roule sur l'écologie
L'A69, c'est le projet d' autoroute reliant Toulouse à Castres, vendu comme une solution miracle pour désengorger les routes et booster l'économie locale. Mais à quel prix ? Des hectares de terres agricoles rasés, des forêts défigurées, et une empreinte carbone qui explose joyeusement alors qu'on prétend lutter contre le dérèglement climatique.
Pendant ce temps, des citoyens, des collectifs et des experts proposent des alternatives. Parmi eux, Karim Lahiani, qui imagine un modèle respectueux de l'environnement, des habitants et de l'avenir. Une vision reconnue par... le ministère de l' Écologie, qui le récompense pour sa pertinence et son intelligence. Ironie, quand tu nous tiens.
Récompensé pour dire " Non à l'A69 "
Dans son projet primé, Lahiani ne fait pas que critiquer l'autoroute. Il propose des solutions concrètes : réhabiliter les infrastructures existantes, encourager le ferroviaire, et surtout, repenser la mobilité en tenant compte des enjeux climatiques. Bref, tout ce que l'A69 n'est pas.
Et pourtant, pendant que le gouvernement applaudit son audace, il persiste à bétonner. Des forêts sont abattues, des terres agricoles sacrifiées, et les forces de l'ordre dispersent les militants qui osent se dresser contre ce désastre environnemental. L'État joue sur tous les tableaux : champion de la transition écologique sur les podiums, bulldozer sur le terrain.
Le double discours du gouvernement
Ce qui est fascinant (et exaspérant), c'est la capacité du gouvernement à se contredire sans sourciller.
- D'un côté : il prône la sobriété écologique, appelle à " réparer " les erreurs du passé, et récompense les jeunes talents qui osent réinventer l'urbanisme.
- De l'autre : il impose des projets destructeurs au mépris des engagements climatiques, des besoins des habitants et des alertes des scientifiques.
C'est un peu comme si un pyromane s'auto-félicitait pour avoir installé des extincteurs dans les maisons qu'il incendie.
Où va-t-on ?
Cette schizophrénie institutionnelle n'a rien de neuf, mais l'exemple de l'A69 en est un symbole éclatant. Elle illustre un mal plus profond : une incapacité à aligner les discours et les actes. On parle d' écologie, mais on reste prisonnier des logiques productivistes. On célèbre les alternatives, mais on s'entête dans les vieux schémas destructeurs.
Et maintenant ?
Alors, on fait quoi ? On continue de récompenser des urbanistes pour leurs idées brillantes tout en piétinant leurs principes ? Ou bien on arrête ce cirque et on commence à écouter ceux qui imaginent un avenir vivable ?
Le cas de l'A69 montre qu'il y a encore de l'espoir, porté par des talents comme Karim Lahiani. Mais cet espoir sera vain si on persiste à marcher sur la tête. Alors, chers décideurs, il est temps de choisir : béton ou bon sens ?
#AngryMumEnColère
Lauréats du Palmares des jeunes urbanistes 2024 : https://www. ecologie.gouv.fr/ presse/presentation-7-laureats-du-palmares-jeunes-urbanistes-2024
Un verdict imminent pour l'A69 - mise à jour le 09/12/2024
La décision du tribunal administratif de Toulouse, tant attendue, devrait tomber durant la semaine du 9 décembre. Cette délibération fait suite à l'audience du 25 novembre, où l'éventuelle annulation de l'autorisation environnementale des travaux a été examinée.
Si le tribunal venait à statuer en faveur de cette annulation, les conséquences seraient majeures : arrêt immédiat du chantier et retrait des machines sur les 53 km de tracé reliant Castres à Toulouse. Une lueur d'espoir pour les opposants au projet, qui dénoncent son impact écologique et son absurdité face aux enjeux climatiques actuels.
À suivre de près.
Mise à jour du 10 décembre 2024A69 : La justice valide les travaux sans les assumer - une aberration judiciaire au goût d'asphalte
Le feuilleton de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres continue de creuser son sillon... ou plutôt de le bitumer. Dernier épisode en date : la justice administrative vient de rouvrir l'instruction sur le dossier, une décision qui, sur le papier, pourrait sembler une victoire pour les opposants. Mais dans les faits ? Une mascarade qui permet aux travaux de continuer sans entraves.
Les opposants, regroupés au sein de collectifs citoyens et d'associations environnementales, dénoncent un véritable coup de force. Loin de suspendre les travaux ou de demander une pause pour réfléchir, cette décision laisse les engins avancer, comme si l'autoroute était déjà actée. Une fois de plus, la stratégie du fait accompli prime. Quand tout sera bitumé, il sera bien trop tard pour revenir en arrière. Imaginez une protestation contre un gratte-ciel déjà construit : absurde, non ? C'est exactement ce qu'on impose ici.
Le " en même temps " dans toute sa splendeur
Cette situation est un exemple criant de la politique de l'État : laisser pourrir les dossiers sans jamais trancher clairement. On ouvre l'instruction pour calmer les opposants sur le papier, tout en validant tacitement les travaux. Une gymnastique politique habile qui semble concilier toutes les parties... sauf qu'elle ne satisfait personne.
Car, dans ce dossier, le respect des procédures est bafoué. La concertation citoyenne ? Expédiée. L'évaluation environnementale ? Contestée. Les recours ? Relégués à des délais tels que, lorsque les juges statueront (si jamais ils statuent), les bulldozers auront déjà fait leur œuvre. Et tout cela sous couvert d'un " en même temps " qui traduit, ici, une véritable lâcheté décisionnelle.
Destruction irréversible et opportunisme
Une fois que les terres agricoles, les forêts, et les paysages auront disparu sous des tonnes de bitume, il sera impossible de revenir en arrière. Cet autoroute est un projet d'un autre siècle, incompatible avec les urgences climatiques et les besoins de mobilité actuelle. Les experts le disent, les opposants le répètent : cet ouvrage, coûteux et destructeur, ne répond pas aux enjeux contemporains.
Alors pourquoi cet entêtement ? Parce que l'État et les promoteurs misent sur l'essoufflement des contestations. On laisse traîner, on évite les décisions claires, et surtout, on avance les travaux coûte que coûte, comme pour dire : " Trop tard pour discuter, c'est fait. "
Un énième combat symbolique
Le combat contre l'A69 dépasse le simple tracé d'une autoroute. Il illustre une politique d'aménagement du territoire dépassée et un mépris pour les procédures démocratiques. Face à une justice qui tergiverse et un État qui se dérobe, les opposants doivent faire entendre leur voix. Car une fois la route tracée, il ne restera que le bruit des moteurs pour pleurer les terres perdues.
En attendant, le " en même temps " triomphe une fois de plus. Mais jusqu'à quand ?
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News
