Ringo Starr : Le batteur gaucher qui a transformé la musique des Beatles

Ce n’est pas une coïncidence si la musique des Beatles a évolué de manière spectaculaire après l’arrivée de Ringo Starr dans le groupe. Ayant commencé sa carrière musicale sur une planche à laver pendant la vague skiffle de la fin des années 1950, la trajectoire de Starr a changé lorsqu’il a reçu une batterie d’occasion à Noël. Ce cadeau lui a permis de perfectionner son style rythmique, qu’il a ensuite développé avec Rory Storm and the Hurricanes, passant du skiffle à la scène émergente du rock ‘n’ roll. Son temps passé avec les Hurricanes s’est avéré inestimable, lui offrant l’expérience et la confiance qui lui serviraient plus tard. C’est au cours de cette période, dans l’effervescence musicale de Hambourg, que Starr a rencontré pour la première fois ses futurs camarades de groupe, les Beatles.

À cause d’une histoire fictive tirée d’un épisode de la série comique Radio Active sur BBC Radio 4 en 1981, beaucoup pensent à tort que John Lennon aurait déclaré que Starr « n’était même pas le meilleur batteur des Beatles ». Pourtant, il était, sans l’ombre d’un doute, le meilleur maître du rythme du groupe et l’un des plus grands de tous les temps. Si des batteurs comme Ginger Baker, Mitch Mitchell ou Keith Moon sont souvent considérés comme les meilleurs de cette ère classique du rock, Starr a beaucoup innové dans son domaine.

Starr a joué quelques concerts en tant que remplaçant avec les Beatles pendant leur séjour à Hambourg en 1960. Sans surprise, après le renvoi de Pete Best en août 1962, il a été invité à rejoindre le groupe. Il était le batteur le plus accompli de l’époque, et le groupe avait pu constater son style unique, avec des grooves décalés, des toms entraînants et un usage prononcé des cymbales. Joueur atypique utilisant une prise assortie, accordant ses tambours plus bas et ajoutant des dispositifs d’étouffement sur les anneaux sonores, Starr avait un son distinctif, parfait pour ce groupe jeune mais audacieux qui commençait à réinventer les conventions du rock ‘n’ roll selon leurs sensibilités personnelles.

L’approche unique de Starr à la batterie, notamment sa tendance à s’asseoir plus haut que la plupart des batteurs pour mieux accéder aux toms et aux cymbales et exécuter des rimshots avec aisance, a transformé la musique. Sa philosophie consistant à servir la chanson plutôt qu’à montrer ses compétences au détriment du groupe l’a distingué dès le début de sa carrière. Contrairement à de nombreux batteurs de l’époque, avides de voler la vedette, Starr se contentait de rendre la musique aussi substantielle et cohérente que possible. Cette approche est devenue emblématique des années 1960, en contraste frappant avec des contemporains comme Ginger Baker de Cream, connus pour leurs performances flamboyantes et dominantes. La retenue et la focalisation de Starr sur l’amélioration du son global ont été révolutionnaires et durables.

Pour des artistes comme Phil Collins, Dave Grohl, Chad Smith et de nombreuses icônes de la batterie qui ont suivi, citer Starr comme l’un de leurs héros ultimes contribue à démystifier l’idée fausse selon laquelle il n’était pas un bon batteur. Ses grooves fluides et sa compréhension des signatures rythmiques complexes ont été essentiels pour permettre aux Beatles de s’éloigner du rock ‘n’ roll rudimentaire et d’embarquer pour leur tournée magique d’innovations musicales.

Selon Starr lui-même, cependant, un facteur fondamental sous-tend son style et sa brillance, le rendant unique au point de rendre son approche « impossible » à imiter correctement. Ce facteur est le fait qu’il est gaucher, ce qui détermine toutes ses choix rythmiques.

Dans une interview avec l’Associated Press en 2024, il a expliqué : « Je suis gaucher, né gaucher, et ma grand-mère a décidé que le diable m’avait. Donc, vous savez, les gens essaient de suivre mes roulements, disent que c’est impossible, parce que j’utilise cette main. Je peux parcourir les tambours, si je fais tom, tom, floor tom. De cette manière, (jouant dans la direction opposée) si je mène, je ne peux venir que du floor tom autour. Mais ça m’a aidé. Donc, l’handicap vaut le coup. »

Starr n’était pas seulement unique dans sa philosophie — ses rythmes étaient intrinsèquement différents. Dès le début de son parcours de batteur, sa gaucherie l’a distingué. Bien que le fait d’être gaucher n’ait peut-être pas un grand impact sur d’autres instruments, cela a profondément influencé son approche de la batterie. Jouant sur une batterie pour droitier, il a développé un style distinct et des chemins non conventionnels vers des grooves qui l’ont distingué de ses pairs. Cette divergence naturelle dans sa technique n’était pas qu’une curiosité ; elle a contribué à écrire l’histoire de la batterie.

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