
Les Vilars et leur hymne à la démission : une ode jouissive à la liberté
Les Vilars, collectif musical engagé et un brin provocateur, ne sont pas du genre à mâcher leurs mots. Avec leur titre " Démission ", sorti en 2016, ils signent une véritable déclaration de guerre contre le salariat, le management toxique et les absurdités du monde du travail moderne. Ce morceau, mi-manifeste, mi-claque sonore, invite à larguer les amarres du travail imposé et à goûter au plaisir libérateur de ne plus se soumettre.
Les Vilars : rebelles et poètes du quotidien
Le groupe des Vilars est bien plus qu'un ensemble de musiciens. Avec leurs textes acérés et une énergie brute, ils incarnent une forme de résistance culturelle. Leur style mêle chanson française, punk et poésie, offrant un espace d'expression à ceux qui en ont marre des normes oppressantes. Vital Pelon, auteur des paroles de " Démission ", joue avec les mots comme un funambule, oscillant entre satire et cri du cœur.
Chez eux, pas de politiquement correct ni de faux-semblants : les Vilars parlent vrai, et leur art, profondément subversif, résonne comme une voix pour ceux qui rêvent d'échapper à l'engrenage.
" Démission " : une lettre ouverte à la société salariale
La chanson " Démission " n'est pas une simple critique du monde du travail ; c'est une explosion de colère et une célébration de la rébellion. Dès les premières lignes, le ton est donné : " Il est interdit de salarier un homme. " Une phrase choc qui renverse le dogme moderne selon lequel le travail salarié est une norme inéluctable.
Les paroles, aussi jubilatoires qu'incendiaires, invitent à tout envoyer balader : le Smic dérisoire, les managers tyranniques, et cette culture de la rentabilité à tout prix. Les Vilars dressent un portrait sans concession du travail aliénant et des miettes qu'on jette aux employés. Le refrain répète une vérité qui frappe : la démission n'est pas une défaite, mais une victoire personnelle contre un système qui nous broie.
Le plaisir de ne pas travailler : un tabou brisé
Dans notre société où la valeur d'un individu est souvent réduite à sa productivité, les Vilars osent briser un tabou : celui du plaisir de ne pas travailler. Loin de la culpabilité imposée par les injonctions sociales (" Tu ne travailles pas ? Mais qu'est-ce que tu fais de ta vie ? "), ils revendiquent le droit de refuser un système qui salit l'âme et rabaisse l'être humain à une ligne comptable.
Les paroles évoquent une échappatoire lumineuse : " On ira cultiver la terre, bouffer des racines ou crever sous la lune. " Ces images, à la fois radicales et poétiques, rappellent que la vie ne se résume pas à accumuler des bulletins de salaire ou des crédits. Les Vilars nous rappellent qu'il existe une alternative à la course sans fin de l'économie, une vie où l'on peut respirer, rêver, créer et vivre pour soi.
Un message d'insoumission joyeuse
Ce qui rend " Démission " si marquant, c'est son mélange unique de cynisme et d'optimisme. Les Vilars dénoncent avec virulence un système injuste, mais leur ton reste empreint d'une joie irrévérencieuse. Ils n'appellent pas à se morfondre, mais à désobéir, à refuser de jouer le jeu. Et cette insoumission, loin d'être pesante, est présentée comme une libération : " On déclare le rêve général. "
Le groupe nous invite à retrouver notre grandeur, à briser les chaînes invisibles du salariat pour redevenir des individus autonomes et fiers.
" Démission " : une révolte universelle
Au-delà de son message, " Démission " trouve écho dans un contexte social toujours plus tendu. Les débats sur la " grande démission " ou les bullshit jobs montrent à quel point le travail, tel qu'il est structuré aujourd'hui, est en crise. Cette chanson de 2016 résonne encore plus fort en 2024, où de nombreux travailleurs s'interrogent sur le sens de leur emploi et sur les sacrifices qu'ils consentent.
Une invitation à rêver autrement
" Démission " des Vilars n'est pas juste une chanson : c'est un appel à vivre. En nous encourageant à refuser l' absurde et à retrouver notre humanité, ils offrent une perspective résolument positive, loin des injonctions culpabilisantes. Oui, ne pas travailler peut être une source de plaisir, un acte de résistance, et un chemin vers une vie plus libre.
Et si, comme les Vilars, nous osions rêver d'un monde où l'économie n'a plus le dernier mot sur nos vies ?
Paroles de la chanson
Il est interdit de salarier un homme
Démission
À la moustache du capitaine
Hé patron, prends ça dans ta trompe
Démission unilatérale, démission sans préavis
Démission sans putain de pointage au chômage
Démission, point final
Salutations, monsieur, madame
Veuillez accepter ma démission là, comme ça
Scotché sur tes lunettes de champion mondial du dentifrice
Tous en même temps
Démission massive, démission collective, démission générale
On n'en veut plus de vos virements de radins
On n'en veut pas de votre putain de Smic à la con
On n'en veut plus de vos miettes
On ira cultiver la terre
Bouffer des racines
Ou crever sous la lune
Aux ceux qu'on fera, peu importe
Et surtout on vous emmerde
Votre salaire de pièce jaune
Votre bulletin d'abonnement à la misère
Vous pouvez vous le rentrer dans le coccyx
Le brut, le net, tu peux t'en faire un paquet
Tu te l'emballes, tu te le roules en cônes
Tu te le fumes avec ton comptable
Et tout le conseil de masturbation
Là comme ça, demain on fait l'mur
On détale tous, on déclare le rêve général
Nous avons le devoir de désobéir à tous ces marchands de bétail
À tous ces TRH et autres grands prêtres en management
Le devoir d'en finir, vous m'entendez les galériens
On prend sa main droite, on prend une feuille, un stylo, on écrit
Madame, monsieur
J'ai l'honneur et le plaisir de vous caler ma démission
Entre les deux parties charnues et avec mon meilleur souvenir
Démission, vous êtes pas encore parti
L'économie, c'est un truc qui sent l'ail
Un truc qui nous rabaisse
Un truc qui nous salit
Mais on est plus grand que ça, nous
Papi, on a des ailes
Économie, ça veut dire radinerie
Un sou est un sou
Mais nous on s'en cogne
On va tout voler, on va tout donner
Comme ça gratos, ça va vous faire drôle
L'économie, c'est la science de l'avarice
Le royaume des sanctu-
Ah, ouh
Elle donnera l'économie qu'on lui trouve putain de sens
Paroliers : Vital Pelon
Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News
