La Fin du Régime de Bachar al-Assad en Syrie : Une Victoire à Double Tranchant

La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie marque la fin d'une ère de dictature et de répression. Les images de liesse dans les rues de Damas et d'Alep sont diffusées en boucle sur les chaînes d'information du monde entier. Les Occidentaux se réjouissent, voyant dans ce changement la fin d'une tyrannie et l'aube d'une nouvelle ère de démocratie et de liberté. Mais peut-on réellement se satisfaire de ce changement de régime ? La question mérite d'être posée, car comme l'évoque le poète syrien Adonis,

" il ne suffit pas de changer de régime, il faut changer de société ".

Une Victoire à Double Tranchant, vers une révolution ?

La fin du régime de Bachar al-Assad est sans aucun doute une victoire pour le peuple syrien, qui a souffert pendant des décennies sous le joug d'une dictature impitoyable. Les Syriens ont payé un lourd tribut en termes de vies humaines, de déplacements forcés et de destructions. La chute d'Assad est donc un soulagement, mais aussi une source d'espoir pour un avenir meilleur.

Cependant, il serait naïf de croire que la chute d'un dictateur suffit à garantir la démocratie et la liberté. Les Occidentaux, prompts à célébrer la fin de la dictature, semblent oublier que la démocratie ne se construit pas en un jour. Les orientations du prochain régime restent floues, et les questions cruciales demeurent : qu'en sera-t-il des droits des femmes, de la liberté politique, et de la liberté tout simplement ?

Les Valeurs de Nos Sociétés

Cette situation nous pousse à réfléchir sur les valeurs de nos sociétés aujourd'hui. Nous vivons dans un monde où tout est gris, où les révolutions n'apportent pas forcément du mieux. Les commentateurs et les politiques se réjouissent de la fin du régime d'Assad, mais pour combien de temps ? Nos engagements pour la liberté nous obligent à ne pas nous satisfaire de cette vision simpliste.

Le peuple syrien, bien que soulagé par ce renversement, reste dans l'attente. Beaucoup n'osent pas encore croire à la liberté, et nous non plus. Cette triste époque nous rappelle que les révolutions, aussi nécessaires soient-elles, ne garantissent pas toujours un avenir meilleur. Comme le dit Adonis,

" la révolution doit être une révolution des esprits, pas seulement des régimes ".

Quelle sera la suite pour la Syrie ?

La fin du régime de Bachar al-Assad est une étape importante, mais elle ne doit pas être la fin de notre engagement pour la liberté et la démocratie. Il est crucial de continuer à soutenir le peuple syrien dans sa quête de justice et de liberté, et de veiller à ce que les valeurs démocratiques soient véritablement ancrées dans la nouvelle société syrienne.

En cette période de changement, il est essentiel de rester vigilants et de ne pas se contenter de victoires superficielles. La véritable victoire sera celle où chaque Syrien pourra vivre dans la dignité, la liberté et la justice. Et c'est là que réside notre véritable engagement envers les valeurs de nos sociétés.

La poésie peut donner un sens nouveau à l'être humain, car elle l'unit à sa pensée " - Adonis

Dans l'immédiat, profitons de la chute d'un dictateur avec des révolutionnaires syriens

La chute du dictateur, d'une famille de dictateurs c'est aussi des milliers de syriens en exil, qui ont subi les foudres de la famille Assad, de la torture à la prison et l'accueil en Europe, pas toujours à la hauteur des valeurs humanistes...

Et n'oublions pas les positions ambiguës des politiciens français

Depuis les révolutions arabes, on ne peut pas dire que les politiciens français ont brillé par leur soutien au peuple en colère. L' extrème droite, les LR voire le dirigeant des insoumis, tous ont connu des relations quelque peu gê nantes avec la famille Assad.
La chute d'un régime c'est toujours la mise en lumière de faits et de relations passés sous silence... De la chute du mur de Berlin aux révolutions arabes, les révélations ont été violentes mais rapidement oubliées (Tunisie avec Alliot-Marie par exemple). Une seule histoire est possible, l'hégémonie culturelle comme disait Gramsci garantit une paix idéologique.

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News