« Good Night » : la chanson des Beatles que Paul McCartney aurait souhaité que John Lennon chante

Lorsqu’un groupe compte plusieurs chanteurs, les débats sur celui qui chante le mieux sont presque inévitables. Certaines chansons conviennent tout simplement à des voix particulières, et même si ce n’est pas toujours idéal pour toutes les situations, il est plus important de servir la chanson que de satisfaire les égos en studio. Ce fut le cas avec The White Album. Alors que John Lennon était fier d’avoir écrit Good Night, Paul McCartney pensait que Lennon n’aurait pas dû la confier à Ringo Starr pour clôturer l’album.

Mais encore une fois, toute chance que les Fab Four aient une conversation cordiale au cours de cet album semblait utopique. Tout le monde était sur des pages complètement différentes, et même si Lennon et McCartney pouvaient toujours s’entraider sur une chanson ici et là, c’était presque comme s’ils montraient les morceaux au reste du groupe et s’en fichaient complètement de savoir si l’un d’eux disait qu’il pourrait être meilleur ou non.

Et si vous regardez le matériel de Lennon, ce n’est pas comme s’il n’était pas fier de repartir avec les chansons les plus expérimentales de l’album. “Happiness is a Warm Gun” reste l’un des voyages les plus fous qu’une chanson pop standard ait jamais entrepris, et même si elle est plus connue comme une expérience que comme une chanson, on ne peut pas dire que “Revolution 9” n’est pas au moins intéressante.

Mais comme il s’agit d’un double album, cela signifiait donner à Starr au moins un peu de temps d’exécution sur le disque. Il avait déjà essayé de composer sa toute première chanson originale avec “Don’t Pass Me By”, mais ce n’était pas comme si elle allait rivaliser avec “While My Guitar Gently Weeps” pour le titre de meilleure chanson du projet ou quoi que ce soit.

Alors, après que « Revolution 9 » ait fait peur à tout le monde, « Good Night » est le genre de ballade sentimentale que Starr pourrait interpréter mieux que quiconque. Elle n’a pas une vaste gamme de notes, et compte tenu de son comportement enjoué tout au long de sa carrière, Starr semble jouer le rôle d’un père qui met doucement son enfant au lit avant que l’album ne s’éteigne.

En fait, c’est comme ça que la chanson a commencé, mais McCartney l’a toujours vue comme quelque chose qui aurait mis en valeur le côté plus doux de Lennon, disant : « Je pense que John pensait que ce ne serait peut-être pas bon pour son image qu’il la chante, mais c’était fabuleux de l’entendre le faire, il l’a très bien chanté. Nous l’avons entendu chanter pour l’apprendre à Ringo, et il l’a chanté très tendrement. John montrait rarement son côté tendre, mais mes souvenirs clés de John sont ceux où il était tendre ; c’est ce qui m’est resté : ces moments où il s’est montré très généreux et aimant. »

Ce n’est pas comme si Lennon ne pouvait pas un jour faire quelque chose d’aussi sincère. Il avait déjà fait des ballades douces comme “In My Life”, et comme il avait déjà un excellent numéro acoustique sur le même album avec “Julia”, apporter un accompagnement orchestral ample derrière sa voix aurait été un excellent moyen pour lui d’entrer en contact avec son côté pop.

Mais c’était tout le contraire de ce que Lennon voulait faire à l’époque, choisissant de faire des folies audio avec Yoko Ono quand il ne servait pas de chansons rock and roll traditionnelles. Mais malgré tous les coups bas que Lennon a adressés à McCartney pour avoir fait de la « musique de grand-mère », il s’avère que Lennon n’était pas non plus mauvais pour écrire ces morceaux sirupeux.