Magazine Culture

Wonderwall Music : l’album pionnier de George Harrison entre influences indiennes et pop

Publié le 17 décembre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Premier album solo d’un membre desBeatles,Wonderwall MusicdeGeorge Harrisonest fortement influencé par Ravi Shankar et le groupe The Byrds.

L’intérêt deGeorge Harrisonpour la musique indienne commence en 1965. On l’entend jouer du sitar sur « Norwegian Wood (This Bird Has Flown) », enregistré en décembre de cette année. Cet intérêt pour le sitar s’éveille pendant le tournage deHelp!desBeatles, où ils filment une scène dans un restaurant indien. Peu après, lors de leur tournée américaine,Georgerencontre The Byrds à Los Angeles, qui lui conseillent d’écouter un album de Ravi Shankar,Portrait of a Genius.Georgedira plus tard : « J’ai mis cet album et cela a touché quelque chose en moi que je ne peux expliquer, mais cela me semblait familier. »

Plus tard,Georgerencontre Shankar à Londres et, à la mi-septembre 1966, s’envole pour Bombay, où il séjourne à l’hôtel Taj Mahal et passe le mois suivant à prendre des leçons de sitar avec le maître indien. En mars 1967,Georgeenregistre « Within You, Without You » avec quatre musiciens indiens du London Asian Music Circle ; la chanson figurera surSgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band.

À la fin de 1967, le réalisateur Joe Massot, qui avait rencontré lesBeatlessur le tournage deHelp!, demande àGeorgede composer la musique pour un film intituléWonderwall. Massot voulait à l’origine que les Bee Gees composent la bande-son de ce film, qui raconte l’histoire d’un professeur solitaire, incarné par l’acteur irlandais Jack McGowan, qui devient obsédé par sa magnifique voisine, une mannequin interprétée par Jane Birkin.

Ayant toute liberté artistique pour composer,Georgesaisit cette occasion pour faire découvrir la musique indienne aux publics occidentaux. Il écrit pour divers instruments indiens, notamment le shehnai, proche du hautbois, le sarod, qui ressemble à un luth, le santoor, un type de dulcimer à près de cent cordes, et bien sûr le sitar. Il compose également des morceaux rock et pop plus classiques pour compléter la bande-son.Georgecollabore avec John Barham, un pianiste et arrangeur musical classique qui transcrit les mélodies que Harrison lui chante ; commeGeorge, Barham est passionné de musique indienne. SelonGeorge: « J’avais un simple chronomètre, et je regardais le film pour “placer” la musique en fonction des timings que je notais dans mon carnet, puis j’allais au studio pour composer une pièce et l’enregistrer. »

Les enregistrements ont lieu aux studios Abbey Road dès le 22 novembre 1967, avec quelques sessions additionnelles aux studios De Lane Lea, également à Londres. En janvier 1968,Georgese rend à Bombay pour enregistrer le reste de la musique indienne aux studios HMV, un environnement assez rudimentaire comparé à Londres. Sur certains morceaux, comme « In the Park », on peut même entendre le bruit du trafic de la rue en contrebas.

Pendant son séjour à Bombay,Georgeenregistre également la piste instrumentale de « The Inner Light », qui deviendra la face B du single desBeatles, « Lady Madonna ». De retour en Angleterre pour les overdubs finaux, l’ensemble de la bande-son est terminé le 15 février, juste avant queGeorgeetJohn Lennonne partent en Inde avec leurs épouses pour suivre un cours de méditation transcendantale auprès du Maharishi Mahesh Yogi.

Outre les musiciens indiens et John Barham, les principaux musiciens occidentaux présents sur la bande-son sont le groupe de Liverpool, The Remo Four, également géré par Brian Epstein. Le groupe est composé du guitariste Colin Manley, de Tony Ashton aux claviers, de Phillip Rogers à la basse et du batteur Roy Dyke ; Manley était d’ailleurs camarade de classe dePaul McCartney. Ashton et Dyke formeront plus tard le groupe Ashton, Gardner and Dyke, avant qu’Ashton ne rejoigne Ian Paice et Jon Lord de Deep Purple pour former Paice Ashton Lord en 1977.

TantRingo Starrqu’Eric Clapton jouent sur « Ski-ing », tandis que Peter Tork des Monkees y ajoute un banjo. Eric Clapton, qui joue un riff de guitare blues fuzzy, était alors toujours membre de Cream, et sa participation à ce projet marque sa première collaboration avecGeorge— une collaboration qui se poursuivra de nombreuses fois par la suite. Le joueur d’harmonica Tommy Reilly, célèbre pour le générique de la série télévisée de la BBCDixon of Dock Green, complète la liste des musiciens occidentaux.

Georgeassiste à la première deWonderwallau Festival de Cannes le 17 mai 1968. Après que les producteurs du film aient échoué à acheter les droits de la bande-son,Georgedécide de sortirWonderwall Musicsous le label Apple, le 1er novembre 1968. Cet album devient le premier disque publié par le nouveau label desBeatles, ainsi que le premier album solo d’un membre desBeatles.


Retour à La Une de Logo Paperblog