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« Cloud Nine » : l’album de George Harrison qui a prouvé que le Beatle était toujours fab

Publié le 17 décembre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Cloud NinedeGeorge Harrison, co-produit avec Jeff Lynne d’ELO, marque un retour triomphal pour l’ancien Beatle et inclut notamment son troisième numéro 1 aux États-Unis, « Got My Mind Set On You ».

Cinq années séparent la sortie de l’album de 1982,Gone Troppo, et celle deCloud Nine, publié le 2 novembre 1987. Co-produit par Jeff Lynne d’Electric Light Orchestra, qui a également coécrit trois des titres,Cloud Nineest un véritable retour en force pourGeorge. Il inclut le tube « Got My Mind Set On You », qui devient le troisième numéro 1 deGeorgeaux États-Unis, et atteint la deuxième place au Royaume-Uni.

Écoutez Cloud Nine de George Harrison sur Apple Music et Spotify.

Beaucoup pensent queGeorgea lui-même écrit « Got My Mind Set On You », tant il s’approprie la chanson, mais il s’agit en réalité d’un morceau de Rudy Clark, initialement enregistré par James Ray et publié en 1962 sur le label Dynamic Sound. Cette reprise devient le premier numéro 1 deGeorgedepuis quinze ans, bien qu’elle ait été bloquée à la deuxième place au Royaume-Uni pendant quatre semaines par « China In Your Hand » de T’Pau.

Entouré de célèbres amis

La version deGeorgede « Got My Mind Set On You » est le dernier titre deCloud Nine, son onzième album solo, publié une semaine après le single. Il commence l’enregistrement de l’album en janvier 1987 et, avec Jeff Lynne, invite de nombreux amis de longue date, qui ont souvent collaboré sur ses précédents albums.

On retrouve ainsiEric Claptonsur la chanson-titre, ainsi que sur « That’s What It Takes », « Devil’s Radio » et « Wreck of the Hesperus ».Elton Johnjoue du piano sur ces deux derniers morceaux, ainsi que sur « Cloud Nine ». Gary Wright, ancien membre de Spooky Tooth et artiste solo à succès aux États-Unis, joue du piano sur « Just For Today » et « When We Was Fab », et co-écrit « That’s What It Takes » avecGeorgeet Lynne. À la batterie, on retrouveRingo Starret Jim Keltner, autre ami de longue date deGeorge, avec Ray Cooper aux percussions.

L’autre grand single de l’album est « When We Was Fab », un titre qui, prononcé avec un accent de Liverpool, évoque inévitablement lesBeatles. Que l’on utilise cet accent ou non, on comprend que cette chanson fait référence aux « Fab Four ».

Quand il était Fab

Cette chanson est une évocation parfaite des jours glorieux de la Beatlemania, quand les « Fab Four » faisaient chavirer le monde entier, et que tout le monde pensait qu’ils resteraient éternels.Georgea coécrit ce titre avec Jeff Lynne, peu de temps avant que les deux ne forment ensemble les Traveling Wilburys avec Tom Petty, Bob Dylan et Roy Orbison.

George expliquait : « … tant que les paroles n’étaient pas finalisées, je l’appelais toujours “Aussie Fab”. C’était son titre de travail. Je ne savais pas encore ce que la chanson allait dire… de quoi parleraient les paroles, mais je savais que ce serait une chanson “Fab”. Elle était basée sur les Fab, et comme elle a été créée en Australie, dans le Queensland, on l’a appelée ainsi. Au fur et à mesure qu’on développait les paroles, c’est devenu “When We Was Fab”. C’est difficile à jouer en live à cause de tous les petits overdubs, des violoncelles, des sons étranges et des chœurs. »

Il ne faudrait pas croire queCloud Ninese résume à ces deux hits entourés de titres secondaires ; la qualité des chansons est excellente tout au long de l’album. Parmi les pépites, « Someplace Else » pourrait aisément figurer surAll Things Must Pass, tout comme « Just For Today », une magnifique chanson sublimée par un solo de guitare slide, la marque de fabrique deHarrison.

Le talent de Jeff Lynne à la production

On doit beaucoup à Jeff Lynne pour son travail de production. Son expérience avec Electric Light Orchestra, fortement inspiré par lesBeatles, apporte une touche soignée qui sert parfaitement la musique deGeorge. CommeTake Thats’inspirera d’ELO pour leur album de retour,Beautiful World, c’est cette transmission entre musiciens de générations en générations qui rend la musique si marquante et universelle.

Cloud Nineatteint le top 10 aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, au Canada, en Norvège et en Suède. La pochette de l’album montre la première guitare américaine achetée parGeorge, une Gretsch 6128 “Duo Jet” de 1957 qu’il avait achetée à Liverpool en 1961 et qu’il appelait sa « vieille Gretsch noire ». Il l’avait prêtée à son ami Klaus Voormann, qui l’a conservée pendant 20 ans et l’a laissée à Los Angeles où elle a été modifiée ;Georgea demandé à la récupérer, l’a restaurée et l’a utilisée pour la séance photo de la pochette, réalisée par Gered Mankowitz.

Sur la réédition de l’album, on trouve des titres bonus, dont « Zig Zag », la face B de « When We Was Fab », écrite parGeorgeet Jeff Lynne pour le filmShanghai Surprise. On retrouve également la chanson-titre du film, chantée en duo avec Vicki Brown. Cette dernière, membre du groupe de Liverpool The Vernons Girls et amie desBeatles, avait épousé Joe Brown, un autre ami cher deGeorge. Vicki est décédée tragiquement en 1990 d’un cancer du sein.

Si vous n’avez pas réécoutéCloud Ninedepuis un moment, vous retrouverez ce vieil ami avec plaisir. Et si vous n’avez jamais vraiment plongé dans cet album, vous découvrirez une œuvre que seulGeorge Harrisonaurait pu créer. Un album réfléchi, musical, plein d’humour et tout simplement fabuleux.


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