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Groom service

Par Rob Gordon

Il est toujours délicat de juger un film à sketches dans sa globalité. Constitué de quatre segments reliés par le même personnage central (un groom facétieux et hyperactif), Groom service est en effet des plus hétérogènes, commençant dans l'ennui le plus total pour se terminer sur les chapeaux de roue.
Est-ce un hasard si Alexandre Rockwell et Allison Anders ont aujourd'hui disparu de notre paysage? Sans doute pas : auteurs de quelques longs métrages pour le moins pénibles, les metteurs en scène des deux premiers quarts du film prouvent ici encore qu'ils ne savent faire que des films poussifs. Dans The missing ingredient, Rockwell organise une réunion de sorcières auxquelles ne manque qu'un peu de semence fraîche. Le groom (Tim Roth, hystérique et agaçant) va se retrouver au centre des convoitises d'un film anecdotique et ennuyeux à mourir, où Madonna et Valeria Golino viennent perdre leur temps et leur talent. Idem pour The wrong man, lourde comédie de boulevard dans laquelle le groom est victime d'un mari jaloux et qui se trompe de cible. Tout bonnement consternant.
Heureusement, Robert & Quentin se sont octroyé les meilleures places. Dans The misbehavers, Rodriguez s'amuse avec deux gosses livrés à eux-même et faisant les quatre cent coups dans la chambre d'hôtel. Cinéaste s'essoufflant souvent sur la longueur, Rodriguez révèle ici une fraîcheur inattendue, parfaitement adaptée à ce format. Son film est plutôt drôle, bien foutu, et avec une vraie chute. Une bonne surprise, qui ouvre l'appétit avant The man from Hollywood, segment tarantinesque par excellence, dans lequel mister QT s'amuse à plonger un intrus mal à l'aise (le sempiternel groom) dans un monde de stars complètement allumées, avec un pari stupide à la clé. Nouvelle preuve de l'incroyable talent de Tarantino à faire beaucoup avec pas grand chose, et à faire de la durée de ses plans un véritable atout. Il installe un vrai suspense en un clin d'oeil, avant de conclure par une pirouette assez hilarante. De quoi faire oublier les débuts miteux de ce drôle de projet, qui laisse heureusement une assez bonne dernière impression.
5/10


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