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Les chansons de Paul McCartney sur « Desert Island Discs » : un moment rare et intime pour le bassiste des Beatles

Publié le 26 décembre 2024 par John Lenmac @yellowsubnet

Desert Island Discsest une institution britannique qui dépasse les plus impressionnantes distinctions. L’émission a accueilli certains des esprits les plus brillants et des figures les plus créatives au monde, chacun partageant sa collection de chansons préférées. Ce programme offre une fenêtre rare et intime sur des icônes, révélant leur personnalité à travers leurs choix musicaux. À tel point que mêmePaul McCartneydesBeatless’est senti honoré d’y participer.

Lorsque ce programme iconique de la BBC a fêté son 40eanniversaire, la chaîne a invité la star de Liverpool pour un moment unique, considéré aujourd’hui comme l’un des épisodes les plus précieux de la série. Dans cet épisode de 1982, McCartney partage les huit morceaux qu’il ne pourrait se résoudre à abandonner, chaque choix reflétant son parcours musical, ses influences, et les personnes importantes de sa vie. L’animateur Roy Plomley a guidéMcCartneyà travers ses débuts avec lesBeatleset sa carrière solo, offrant ainsi un aperçu particulièrement intime de l’artiste.

À cette époque, Roy Plomley animait l’émission depuis déjà quatre décennies, et demandait à chaque invité de choisir huit chansons à emporter s’il était échoué sur une île déserte. Parmi les nombreux invités deDesert Island Discs, allant de légendes du rock à des chefs d’État, McCartney a saisi l’occasion pour dévoiler sa vie au public comme jamais auparavant, en racontant son histoire à travers ses choix musicaux.

En plus des huit chansons, les invités peuvent emporter un livre et un objet de luxe. Pour son choix littéraire, McCartney a choisi le livre de photographies de sa femme,Linda’s Pictures. Quant à l’objet de luxe, il a, sans surprise, opté pour une guitare, indiquant ainsi qu’il prévoyait de jouer un maximum de rock and roll, accompagné par ses morceaux sélectionnés.

Lors de cette émission, Plomley pose à McCartney des questions sur sa capacité à survivre en solitaire, et sur ce dont il aimerait s’échapper dans sa vie quotidienne. La conversation aborde ensuite lesBeatles, et McCartney révèle qu’il ne possédait aucun disque de son époque avec le groupe, une situation qui a probablement changé aujourd’hui. Puis, vient la première chanson choisie : un titre cher à McCartney, « Heartbreak Hotel » d’Elvis Presley.

« La première, c’est ‘Heartbreak Hotel’ d’Elvis Presley, » choisit McCartney. « Pour moi, cela me ramène à l’époque où j’achetais mes premiers disques. Jusqu’alors, il n’y avait que Billy Cotton, du ‘swing’ et du ‘bee-bop’. Puis, soudainement, le rock and roll est apparu, et Elvis a été l’un des premiers à vraiment attirer mon attention. Je me souviens de l’époque où j’étais à l’école et ce disque est sorti. » Presley est souvent cité comme une influence majeure dans le développement des Beatles, et son impact au Royaume-Uni peut être vu comme un moment crucial de l’histoire musicale britannique.

Un autre moment fort de l’émission survient lorsque McCartney raconte comment sa femme, Linda McCartney, a retrouvé la basse originale de cet enregistrement pour lui offrir en cadeau. Bien que McCartney admette qu’il ne sait pas jouer de la contrebasse traditionnelle, il garde cet instrument comme une marque précieuse de sa passion pour la musique.

Plomley revient ensuite sur l’enfance de McCartney à Liverpool, abordant son milieu modeste. Sa mère, infirmière, est décédée alors qu’il était adolescent, et son père, un « vendeur de coton » mais surtout un musicien talentueux, lui a transmis son amour de la musique. « Il me disait souvent qu’il était pratique de savoir jouer du piano dans les soirées, car les gens t’offraient des boissons, » se souvient tendrement McCartney.

Le deuxième morceau que McCartney glisse dans son sac de survie est « Sweet Little Sixteen » de Chuck Berry. Il explique que ce choix représente l’artiste dans son ensemble, ajoutant : « J’ai choisi ‘Sweet Little Sixteen’ parce que ça le résume vraiment. » Berry, tout comme Presley, est une pierre angulaire de l’ascension fulgurante des Beatles. Non seulement le groupe a repris ses morceaux, mais ils ont souvent exprimé leur admiration pour lui.

McCartney partage ensuite avec Plomley les débuts desBeatles, du groupe The Quarrymen aux Silver Beetles et leur chemin vers le succès, racontant l’histoire de la Beatlemania avec tendresse et nostalgie. Parmi les autres morceaux choisis, « Courtly Dances » de Benjamin Britten, démontre son goût pour des horizons musicaux diversifiés.

Le quatrième choix, « Be-Bop-A-Lula » de Gene Vincent, a une signification particulière pour McCartney, étant le premier disque qu’il ait acheté : « C’est un disque spécial pour moi. Grande impression, » explique-t-il. Puis, il évoque son partenariat de composition avecJohn Lennon, décrivant leur relation comme naturelle et organique.

Pour son cinquième choix, McCartney choisit une chanson deJohn Lennon, « Beautiful Boy », un choix poignant seulement deux ans après le meurtre de Lennon. McCartney commente : « Je n’ai choisi aucun morceau desBeatles, mais si j’avais plus de huit choix, je l’aurais peut-être fait. Je n’ai pas non plus choisi mes propres chansons, donc pour résumer, j’ai pris une chanson de John deDouble Fantasy, que je trouve belle et très émouvante. »

McCartney aborde ensuite la question de la Beatlemania et dédramatise l’idée d’avoir été effrayé par cette frénésie médiatique : « Même quand on recevait des menaces de mort lors des tournées américaines, on relativisait. Bon, c’était Ringo qui recevait les menaces et je crois qu’il prenait ça un peu plus au sérieux. »

Ses derniers choix montrent son admiration pour les pionniers du rock avec « Searchin’ » des Coasters, un morceau qu’il jouait avec les Beatles à l’époque du Cavern, et « Tutti Frutti » de Little Richard, un autre ami de McCartney rencontré lors des années à Hambourg.

Le dernier morceau choisi est profondément personnel : « Celui-ci est une chanson écrite par mon père, il n’en a écrit qu’une à ma connaissance. Je lui ai dit un jour, ‘Papa, tu te souviens de cette chanson que tu as écrite ?’ Il a répondu, ‘Je n’ai pas écrit de chanson, fiston, je l’ai inventée.’ » McCartney explique comment il a enregistré « Walking in the Park with Eloise » avec quelques amis (dont le groupe Country Ham) en hommage à son père.

Cette sélection et cet entretien témoignent de l’amour viscéral de McCartney pour la musique. C’est un moment profondément personnel deDesert Island Discset de la carrière remarquable de Paul McCartney, un véritable trésor pour les fans.


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