Je participe via ce texte à l’atelier d’écriture d’Alexandra qui revient en cette fin d’année ! Pour rappel, il s’agit d’écrire d’après la photo proposée. Publication des résultats sur son fil facebook ce dimanche.
Tu as retrouvé tes journaux intimes, ceux qui datent des années 90. Tu n’as en réalité en ta possession que le journal 7, et les suivants. Sur les conseils de ta mère, tu as détruit ceux d’avant. Tu le regrettes, bien sûr, mais tu sais aussi que tu te souviens de tout. En ce qui concerne le passé, ta mémoire ne te fera pas défaut. Tu sais pourquoi elle t’a conseillé de le faire, de les détruire, pour que ne perdure aucune trace. Mais d’autres traces sont apparues, plus vives encore. Celles-ci n’ont pas été détruites. Pire encore, il y a eu des témoins. Et tu t’es faite cette promesse absurde de laisser enfin la vérité éclater au grand jour, d’écrire TON grand livre. Mais à quoi bon ? Maintenant tu sais qu’il est trop tard, que les moments que tu préfères sont ceux où ceux que tu aimes, qui ne doutent pas, sont près de toi. Tu as réécrit une partie de ton journal puis tu en es restée là. Ecrire la vérité crue, pas celle qu’elle se raconte, ce serait essayer de convaincre ceux qui sont déjà partis. Parce que la roue n’a pas tourné. Tu pensais qu’elle tournait toujours, que c’était une règle du destin. Non, pas cette fois. Les autres ont suivi le chemin facile qui disait « c’est par là ». Toi, tu as suivi d’autres panneaux, d’autres pas, tu as pataugé dans la boue parfois. C’était intéressant, c’était rude, c’était peut-être un peu con.
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