Citoyens !
J’ai souvent d’âpres discussions sur le temps à l’ère du digital.
Beaucoup critiquent, comme lors de l’Université d’été du Medef, le fait que le web est propice à la réaction, à la rumeur, au bruit. Une information peut effectivement faire le tour du monde en quelques dixièmes de seconde. La révélation de la libération d’Ingrid Bétancourt est un bon exemple.
Ceci dit, ce temps là n’est pas celui de l’histoire qu’on raconte; le temps technologique dont on parle dans ce cas est celui où on accède à une donnée. Point barre.
Internet garde l’historique des conversations, mais peut aussi préserver son histoire :
Internet garde l’histoire des échanges, des articles postés, des documents numérisés. L’éphémère alors, quand il a suffisamment de “poids” pour être considéré comme un moment d’histoire (petite histoire personnelle ou histoire d’une société), justifiable ou non éthiquement, reste. Non seulement des traces, mais des liens, des commentaires, des annotations. La possibilité de remonter le temps.
Dans notre modernité liquide et digitale, le temps de l’information, ne doit pas être que celui d’une réaction compulsive. Il doit être celui où on arrive à regrouper, à classer. A donner un point A, un point B, et un point C à l’histoire qu’on veut raconter.
La rupture temporelle ne doit pas conduire à une rupture de la narration. Il va falloir qu’on y travaille, tous, afin de rendre plus audible le contenu qui mérite plus qu’un simple bruit.