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2024 : On fait le bilan

Par Gangoueus @lareus
2024 fait bilan

2024 a été une année qui s’inscrit dans une certaine continuité. Je produis toujours du contenu, mais de manière différente. Je lis un peu moins. Du moins je manque de temps pour lire. J’ai moins de temps pour proposer des chroniques écrites...


Parlons d'abord des choses écrites. Sur Chez Gangoueus, 22 articles. À noter les contributions de Pénélope Zang Mba sur des sujets touchant aux questions de l’identité en France soit par la figure maltraitée de la chanteuse Aya Nakamura houspillée par les fanges de l'extrême droite ou encore la participation de l'auteure au vote lors des dernières législatives françaises. On parlera d'un coup de cœur d’Emmanuel Goujon qui nous a partagé sa lecture Nickel boys ou encore Abdoulaye Imorou auteur d’une très belle critique de cinéma à propos du volet 2 du Joker de Todd Phillips. Ces apports ne cessent d’enrichir ce blog collaboratif depuis des années et je tiens à renouveler mes remerciements à tous ces amis et j’espère bien avoir de nouveaux apports de ce type.


Concernant mes lectures, j’ai réparti mes analyses écrites entre le blog Chez Gangoueus et sur Chroniques littéraires africaines et un article écrit dans une revue littéraire suite au colloque Le labyrinthe littéraire de Mohamed Mbougar Sarr de l’ouvrage dirigé par Abdoulaye Imorou, Cornelia Ruhe et Sarah Burnautzki.  Très beau livre de critique littéraire sur le travail de l’écrivain sénégalais. J’ai lu de très bons livres, mais je ne les ai pas tous chroniqués. Néanmoins, j’ai envie d’évoquer quelques bonnes pioches comme le fameux troisième volet du triptyque de Dieudonné Niangouna, Salve d’honneur pour orchestre à papa, un roman autobiographique qui m’a marqué. J’ai beaucoup écrit en différé. Comme par exemple ces notes de lecture sur les romans de Balla Fofana et de Nadia Yala Kisukidi, lus en 2023. Je pense également à l’exceptionnel roman d’Hemley Boum, Le rêve du pêcheur, plusieurs fois primé pour lequel je n’ai pas écrit de critique. Je pense à L'empereur la fresque médiévale consacrée au pèlerinage de Kankan Moussa vers la  Mecque, proposée par Solo Niaré.


Concernant les émissions littéraires Les lectures de Gangoueus, une dixième saison s’est terminée avec des épisodes traitant de santé mentale, des tares transgénérationnelles, de la  gestion de l’asile politique en France, des impacts post-traumatiques des guerres congolaises, des exclus de la mondialisation ou de la célébration d’une mère courage… On prend réellement du plaisir avec Guy Padja à réaliser ces émissions qui nous permettent de donner la parole à des auteurs passionnants, à des discours peu audibles dans une scène médiatique qui se restreint pour les lettres francophones. Je continue à penser ces contenus disponibles sur la durée dans une logique de marketing adaptée au web. Quatre lecteurs réunis autour d’une oeuvre littéraire pour commenter, produire un discours, une histoire. Avec les Lectures de Gangoueus, nous faisons du storytelling sur un produit culturel. A chacun de jouer sa partition.


Concernant les podcasts, c’est différent. C’est le contenu le plus régulier que je produis depuis deux ans, quasiment un article par semaine. Je m’éclate avec cette formule qui me permet d’interroger différents acteurs de la chaîne du livre francophone : des écrivains, des éditeurs, des traducteurs, des blogueurs littéraires, des youtubeuses, des grandes lectrices animant des clubs de lecture, des artistes chanteurs pour mieux observer les traditions orales. D’ailleurs mon podcast a été nourri par deux événements auxquels j’ai été convié.


Le premier, je l’ai évoqué par un article et plusieurs podcasts, porte sur mon séjour au sud est du Maroc, du côté de Ouarzazate où j’ai participé à une résidence artistique sur le thème Quand la musique Gospel et la culture Gnawa se rencontrent. C’est une expérience géniale à laquelle j’ai participé comme chantre tout d’abord a été très riche pour observer un processus de création musicale à partir de deux genres très différents : le Gospel et le Gnawa. Trois artistes talentueux ont conduit cette démarche avec une restitution au Palais des Congrès de Ouarzazate : Emmanuel Pi Djob, Didier Likeng et Mehdi Nassouli. J’ai animé avec Rachid Sbaï deux causeries sur les connexions entre ces deux genres musicaux nourris par l’expérience de l’esclavage au Maroc d’une part et aux Etats Unis. Nous avons également abordé le thème de la musique Ahwach permettant de découvrir des pans entiers de la culture amazigh du sud-est du Maroc. J’ai eu l’occasion aussi de revenir sur un tourisme éco durable avec Hamid Sbaï pour sauvegarder le patrimoine culturel des oasis menacé paradoxalement par la modernisation de ces espaces.


Le deuxième, a eu lieu au Bénin sur une question évocatrice Le français pour quoi faire ? J’ai écrit trois papiers dessus pour vous dire combien la présence, l’évolution de la langue française en Afrique va dépendre de sa cohabitation avec les langues locales. Cette rencontre m’a permis de rencontrer, d’échanger avec des amis enseignants et critiques littéraires comme Chrys Amègan, Cécile Avougnlankou, de découvrir l’agent littéraire Esaïe Corneille Anoumou ou le jeune éditeur Saint-Cya et l’écrivain Adolphe Montcho. Rien ne vaut ces grands rassemblements. On y noue des contacts, on y programme des émissions littéraires, on y enregistre des podcasts très édifiants : je vous encourage à écouter mes entretiens avec Chrys Amègan, avec la slameuse sénégalaise Hajar Poumera ou encore Esaïe Corneille Anoumou. On y prend la température de ce qui se pense et ce qui se fera ou pas.


Je me rends compte qu’il est temps d’écrire. Pas de la fiction, ce qui serait un sujet intéressant pour moi. Plutôt partager des observations sur des thèmes qui taraudent mon esprits  en littérature afro. On verra pour 2025.



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