Magazine

Revue de web, en vrac : Fannie et Freddie, FDIC, immigration, bureaucratie, RSA...

Publié le 31 août 2008 par Objectifliberte

Pour des raisons techniques, Objectif Liberté ne sera pas mis à jour pendant une grosse semaine. Je serai de retour vers le 9 ou le 10 septembre.

En attendant, quelques lectures.

> Fannie et Freddie, ayant prêté sans compter, se trouvèrent fort dépourvues, quand le krach fut venu.

En complément de mon post d'il y a quelques jours (ici), voici une explication plus détaillée de la situation comptable très difficile de ces deux organismes de refinancement hypothécaires, ainsi qu'une explication limpide de leur fonctionnement. Enfin, si vous êtes anglophones. A noter l'usage immodéré d'émissions  d'obligations sous forme d'engagement hors bilan, transformant 1,7 mille milliards de passif en 5 mille milliards d'engagements réels ! Alors que ces deux "Governement Sponsored enterprises" étaient sous tutelle de l'état... Il n'y a pas à dire, la tutelle publique protège la société des dérives du marché, c'est bien connu.

> L'administration Bush avait senti quelque chose venir. Pas les démocrates.

Voici ce que le New York Times écrivait le 11 septembre 2003 :

The Bush administration today recommended the most significant regulatory overhaul in the housing finance industry since the savings and loan crisis a decade ago.

Under the plan, disclosed at a Congressional hearing today, a new agency would be created within the Treasury Department to assume supervision of Fannie Mae and Freddie Mac....

Among the groups denouncing the proposal today were the National Association of Home Builders and Congressional Democrats who fear that tighter regulation of the companies could sharply reduce their commitment to financing low-income and affordable housing.

''These two entities -- Fannie Mae and Freddie Mac -- are not facing any kind of financial crisis,'' said Representative Barney Frank of Massachusetts, the ranking Democrat on the Financial Services Committee.''The more people exaggerate these problems, the more pressure there is on these companies, the less we will see in terms of affordable housing.''

L'article a été écrit avant le vote du congrès. Dès 2003, le trésor savait que Freddie Mac manipulait ses comptes, que Fannie Mae était à peine moins transparente, et que les deux entités n'étaient pas suffisamment professionnelles pour sécuriser de telles quantités de crédit. le département du trésor envisageait de récupérer tutelle de Fannie et Freddie, constatant la faillite de celle du HUD (Département US du logement - voir détails). Pas sûr que cela aurait permis d'éviter la fuite en avant observée depuis, mais pourquoi pas ? Le trésor et le HUD n'ont pas les mêmes objectifs, le trésor aurait sans doute mis l'accent sur un assainissement du bilan -- et des opérations hors bilan ! -- des GSE au lieu de les obliger à garantir toujours plus de prêts subprimes...

Mais vu que les derniers comptes de Fannie Mae et Freddie Mac ont été approuvés par l'OFHEO, qui est une branche du HUD, je déduis que les démocrates ont réussi à faire capoter ce changement de tutelle. Et voilà ce qui se passe lorsque des considérations purement politiques ("il faut que les pauvres puissent emprunter vaille que vaille") prennent le pas sur le réalisme économique.

Je ne pense pas que l'administration Bush avait pressenti l'ampleur du désastre qui attendait les deux refinanceurs, sans quoi elle se serait mieux battue pour faire passer son texte. Mais elle sentait bien que quelque chose de grave pouvait se préparer. Pour les démocrates, "tout allait bien, madame la marquise".

Mais bon, tous les médias le disent, George W. Bush est un président lamentable, idiot et bigot, alors que les démocrates sont des gens tellement... coooool.

Trouvé via Greg Mankiw.

> Crisis ? What crisis ?

Depuis le département des mauvaises nouvelles : la FDIC (Federal Deposit Insurance Corp.), organisme public garantissant les dépôts bancaires des ménages américains jusqu'à 100 000 $, va devoir emprunter de l'argent au trésor public US en prévision d'une vague de faillite de banques liée à la crise des subprimes. Si "seulement" 9 banques ont cessé leurs opérations depuis le début de l'année, selon le WSJ, toujours bien informé, la liste des établissements "en difficulté" comporterait 117 noms aujourd'hui, contre 90 au début de l'année.  Après le plan de sauvetage de Fannie et Freddie, ça commence à faire beaucoup d'argent à sortir pour un trésor déjà lourdement déficitaire.

Le libéralisme et les marchés feront un coupable idéal pour tous les médias si ces craintes se matérialisent. Mes rares (donc chers) lecteurs sauront qu'il n'en est rien.      

> Qui a peur des plombiers polonais ?

Cela devait arriver: les polonais qui avaient investi le marché du travail britannique rentrent en masse au pays, ou vont voir ailleurs si l'herbe est plus verte. En cause, la chute de la livre et le ralentissement économique outre-Manche. Les polonais qui rentrent au pays profiteront d'une économie plus dynamique et apporteront à leur marché du travail l'expérience acquise pendant ces quelques années passées au royaume uni. 

L'on voit là l'intérêt d'une immigration libre: le franchissement d'une frontière n'étant pas en lui même un problème, l'immigrant ne cherche pas à rester coûte que coûte même lorsque l'économie offre moins d'opportunités. Alors que dans le modèle d'immigration contrôlée appliqué en France et promu désormais par Bruxelles, celui qui a réussi à franchir tous les obstacles pour venir, au hasard, en France, fera tout pour y rester quoi qu'il arrive. Le contrôle des flux migratoires a transformé une immigration économique en immigration de peuplement.

Trouvé via le toujours intéressant Philippe Legrain, blogueur et économiste, britannique comme son nom ne l'indique pas.

> Vous n'en avez pas rêvé, l'Europe l'a fait

Encore un sujet gravissime brillament traité par l'eurocratie triomphante. Alors que la récession menace, que le Caucase s'embrase, que la Russie menace ses voisins d'attaques nucléaires (si, si), nos édiles bruxellois ne perdent pas de vue l'essentiel: réglementer la consommation de gâteaux préparés  lors des foires gastronomiques (The Irish Times):

"New EU regulations have banned the consumption of cakes and confectionary entered at country fairs and agricultural shows immediately after baking competitions. (...) When you see things like this it’s no wonder the people voted No to the Lisbon Treaty. This will be the end of the traditional baking competition at local shows across the country, therefore impacting on local revenue. It’s just ridiculous. (...)

(...) Honestly, when I saw this first I thought it was something to do with April Fools’ Day"

Il serait peut être temps de penser à réguler les régulateurs !

> Le RSA, bonnes intentions, dispositif foireux

Enfin un lien en Français ! Le blog Echo politique (du réseau LHC) analyse le dispositif du RSA, qui, parce qu'il se contente de sur-ajouter à des aides sociales en pagaille une nième allocation, sans supprimer les effets de seuil, contrairement aux intentions initialement affichées, va créer une nouvelle trappe à la pauvreté. Sans parler de son financement par un nouvel impôt sur l'épargne, à n'en pas douter ce dont la France a le plus besoin aujourd'hui. 

Ce gouvernement ne perd décidément pas une occasion de décevoir. 
--


Retour à La Une de Logo Paperblog