
Mes premiers souvenirs de Nick Cave remontent aux années 90, sur MTV. Son duo avec Kylie Minogue, « Where the wild roses grow », ou encore celui avec sa compagne de l’époque PJ Harvey la même année (l’Australien vit depuis longtemps en Angleterre). J’étais trop jeune pour que tout cela me parle. Ensuite, apparition sur la bande originale de Scream. Là, je ne comprenais carrément pas. Enfin si, mais, une fois encore, ça ne me touchait pas.
Plus tard, début des années 2000. Mon ami, son frère plus exactement, qui écoute The Boatman’s Call, avec notamment la magnifique « Into my arms ». Nick Cave & The Bad Seeds que je retrouverai ensuite dans le livre 1001 albums you must hear before you die avec, chose rare dans l’ouvrage (qui s’attache uniquement à la période allant de 1955 à 2005), pas un mais plusieurs albums mentionnés.
Après cela, les années 2010 : chacun de ses nouveaux albums fait un carton, avec des critiques à chaque fois plus dithyrambiques les unes que les autres, je fais référence en particulier à Skeleton Tree et Ghosteen. Enfin, me voici, en ce mois de janvier 2025, à écouter un album que je possède de Nick Cave & The Bad Seeds. Oui, enfin !
Wild God est l’œuvre d’un artiste et un groupe devenus cultes et tout simplement indissociables. En particulier, Warren Ellis est devenu plus que l’ombre de Nick : son bras-droit, son alter-ego, son reflet dans le miroir. Nick a écrit les paroles, et ensemble Warren et Nick ont composé la musique et produit l’album. En invité de marque, mais dans l’ombre pour sa part : un certain Colin Greenwood, brillant bassiste des non moins cultes anglais de Radiohead.
Verdict ? Wild God est aussi bien que tout le monde l’a dit absolument toute l’année passée depuis sa sortie, et ce n’est pas un hasard s’il figure dans de nombreux classements de fin d’année. Personnellement, sans changer ma propre sélection, je dois bien admettre qu’il viendrait a posteriori s’y frayer une place très, très haut.
Tout fait mouche sur ces dix chansons : les musiques, le chant, les paroles, la production. Et dire que quarante ans sépare les débuts From Her To Eternity avec The Bad Seeds et ce dix-huitième album toujours avec ses mauvaises graines.
(in Heepro Music, le 20/01/2025)
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