C’était une longue salle d’une blancheur immaculée, étincelante, glaciaire, on n’y voyait d’abord rien, le gardien du musée portait des lunettes de soleil. Petit à petit l’oeil s’acclimatait, on avançait comme dans un rêve, on distinguait des objets ici et là, une roue de vélo, une boule suspendue avec un durian puant, une svastika en soldats mexicains de plomb au mur, un Bouddha en majesté mais sans mains, incapable de bénir.
C’est seulement quand d’autres visiteurs entraient dans la pièce que, grâce à leurs vêtements colorés, on pouvait reprendre pied dans le réel, remettre en place les formes. L’artiste
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Photos de l’auteur.