
Résumé : Années 1950. Six jeunes filles aux doux prénoms de fleurs vivent avec leurs parents dans l’opulence d’une grande bâtisse victorienne. Mais tout ceci n’a rien d’un conte de fées : c’est au contraire l’histoire d’une malédiction, car à peine mariée, l’aînée, Aster, meurt mystérieusement, bientôt suivie par sa sœur Rosalind. Belinda, la mère à l’esprit torturé, hantée par les fantômes, semblait pourtant avoir prédit leur funeste destin, mais personne ne se fie à ce qui sort de son cerveau embrumé. Sauf peut-être Iris, la cadette, qui est, elle, bien décidée à survivre.
Avis : Les filles Chapel sont connues et réputées, non parce que leur père était marchand d’armes, mais parce qu’elles semblaient subir une malédiction, aussitôt mariée, aussitôt enterrée. Belinda, leur mère, pourtant les prévient, mais personne ne l’écoute car elle est « folle », sauf Iris l’avant-dernière qui a un attachement pour sa mère que les autres n’ont pas. Aster part la première puis c’est au tour de Rosalind etc.
Cette lecture était passionnante. Pourtant on ne peut pas dire qu’il se passe grand chose. Sylvia Wren sort du silence sur sa vie et écrit sur qui elle est vraiment. Sur les premières années de sa vie. Réveillant des fantômes endormis. Elle va nous parler de Belinda et de ses sœurs avec tendresse, inquiétude mais parfois aussi colère. Le père n’est pas nommé, il est là et absent à la fois et il croit (ou fait semblant de croire parce que ça l’arrange) les inepties du médecin. Iris est une narratrice hyper attachante qui m’a vraiment accroché par son récit même si elle prend le temps de poser son décor, ça ne m’a pas dérangé tellement j’étais happée par cette histoire. Qu’était-il arrivé aux sœurs Chapel ?
C’est mystérieux et horrible à la fois, tellement triste. J’ai bouffé les deux cent dernières pages sans être capable de m’arrêter. Les hommes dans ce livre ne sont pas attachants, sont presque absents, et quand ils sont là, leurs agissements n’est pas forcément positif. Malheureusement j’ai trouvé que certains passages sonnaient très vrai (encore maintenant). Le côté féministe du livre est bien présent mais je ne l’ai pas trouvé forcé et j’ai beaucoup aimé ce livre et cette histoire.
Ma seule petite déception c’est que l’autrice ne soit pas allée encore plus loin dans son raisonnement et j’aurais voulu plus d’explications sur ce qui arrivait aux filles Chapel. J’ai éprouvé beaucoup d’empathie pour Belinda aussi, cette mère enchaînée à un mariage dont elle n’a jamais voulu mais qui aime ses filles sans savoir le montrer, qu’on ne croit pas, qu’on rejette. J’ai aimé sa relation avec Iris, la seule ouverte à sa mère. D’ailleurs Iris a été ma sœur préférée. Si j’ai apprécié les autres, je les ai trouvé parfois injustes voire même méchantes avec Iris (et Belinda).
C’était à la fois tendre, on ressent l’amour d’Iris pour sa famille, et triste vu les sujets abordés et ce qu’il se passe.
Phrases post-itées :
« Mais, déjà à cet âge, je comprenais que les femmes subissaient souvent les conséquences des actes des hommes. »
« Contrairement à ce qu’auraient pu croire les femmes de ménage, elles n’étaient pas des silhouettes translucides en robes blanches flottantes qui hantaient les couloirs, seulement des fantômes d’absence. »
éé
