Encabanée, Gabrielle Filteau-Chiba… coup de cœur !

Voilà un prêt qui arrive à point nommé pour moi, après avoir passé quelques jours de vacances dans une tiny house en forêt, même si les conditions de vie d’Anouk, le personnage qui a choisi de s’installer ici, sont bien plus rudimentaires. J’ai tout de suite été emballée par la poésie dans l’écriture de Gabrielle Filteau-Chiba, et pas du tout gênée par les mots et expressions québécoises que je ne connaissais pas. Je dirais presque « au contraire », cela a aidé le sentiment de dépaysement qui grandissait en moi à la lecture, une lecture « coup de coeur », tellement l’attachement a été immédiat… L’histoire ? Anouk a décidé de s’installer dans une cabane à laquelle elle a accès au Kamouraska. Là-bas, elle n’a ni électricité ni eau courante. La vie y est très simple. Avant, elle vivait dans un appartement à Montréal, et y avait tout le confort moderne. Mais c’était sans doute de trop. Anouk, malgré la peur, est heureuse de ce choix, elle écrit, elle s’habitue à un environnement surprenant, à cette vie à -40°C. Elle possède une bonne bibliothèque, du papier, un crayon. Que demander de plus ? C’est compter sans une blessure qu’elle n’avait pas vu venir et l’irruption violente du monde extérieur au milieu de son cheminement intérieur… Et j’ai cheminé avec un grand plaisir au côtés d’Anouk dans ce récit, ayant le sentiment de partager immédiatement ses réflexions sur le monde tel qu’il court ou ses méthodes pour survivre dans un milieu dénué de confort. En fin d’ouvrage, un lexique nous permet de comprendre quelques mots ou expressions. Je savais ce qu’était un char (une voiture) ou une tuque (un bonnet). Je n’ai pas ressenti le besoin d’utiliser par ailleurs ce lexique en cours de lecture. Il ne faut donc pas que la barrière de la langue québécoise vous empêche de lire ce petit livre qui m’a semblé trop court mais qui est un coup de cœur car il m’a fait vibrer par sa poésie indéniable !