La Maison de la Culture du Japon à Paris (MCJP), située dans le 15e arrondissement, non loin de la Tour Eiffel, avait organisé, entre le 6 novembre 2024 et le 1er février 2025, une exposition d’estampes sur le thème « Tokyo, naissance d’une ville moderne ».
Il s’agissait de nous montrer des vues de Tokyo, témoignant de l’évolution et surtout de la modernisation de la ville au début du 20e siècle, notamment à la suite du grand séisme de l’année 1923, qui la détruit en grande partie. On remarque aussi une influence occidentale dans ces reconstructions, adoptant souvent des architectures d’acier, de verre, de béton ou d’autres matériaux non japonais.
Présentation de l’expo par la MCJP (court extrait)
Edo, l’ancienne capitale shogunale, devient Tokyo en 1868 et se modernise à grande vitesse tout au long de l’ère Meiji. Mais en 1923, durant l’ère Taishô, le grand tremblement de terre du Kantô dévaste la ville. Si les derniers quartiers qui avaient conservé l’atmosphère d’autrefois disparaissent, la reconstruction va permettre à Tokyo d’accélérer sa modernisation.
C’est cette transformation radicale de Tokyo en ville moderne durant les années 1920 et 1930 que donne à voir la nouvelle exposition de la MCJP.
Pour l’occasion, le Edo-Tokyo Museum lui a prêté une centaine d’œuvres de sa collection : un grand nombre d’estampes modernes rarement présentées en France, ainsi que des affiches, des photos ou encore des accessoires de mode. Ces estampes aux styles variés et novateurs, signées des grands graveurs de l’époque, oscillent entre fascination envers ces bouleversements et nostalgie pour le Tokyo d’autrefois.
(Source : site internet de la MCJP)
**
Choix d’estampes et quelques cartels

Cartel de « La société Nippôsha, quartier de Ginza à Tokyo » :
Kobayashi Kiyoshoka
1876
Estampe
Suite à l’incendie qui détruisit en 1872 les quartiers actuels de Ginza, Marunouchi et Tsukiji, un projet de construction d’immeubles en brique est mis en place dans le quartier de Ginza. Ce projet urbain d’un type nouveau comprend l’élargissement des voies pour la circulation des calèches, l’installation de réverbères à gaz, la plantation de grands arbres et le remplacement du bois par la brique, résistante au feu. Des rues occidentales, encore jamais vues au Japon, font alors leur apparition. La société Nippôsha, fondée en 1872, qui publie le journal Tokyo Nichi Nichi Shinbun, ancêtre du Mainichi Shimbun, déménage en 1874 dans ce nouveau quartier bâti en brique.
*

*

*

Cartel de « Cent vues du grand Tokyo à l’ère Showa : Les gazomètres de Senju«
Koizumi Kishio
Septembre 1930
En 1893, une usine de production de gaz de ville de la Tokyo gaz Company est implantée dans le quartier de Senju, situé au nord-est de Tokyo le long de la rivière Sumida, rejointe en 1926 par une centrale à charbon, installée par la même société. La succession d’immenses gazomètres et de cheminées dessine ici un paysage urbain singulier représenté au moyen de lignes claires et de couleurs crues.
*

Cartel de « Le pont Nihonbashi à l’aube«
Kawase Hasui
Gravure sur bois
1940
Cette œuvre est l’une des plus célèbres de Kawase Hasui. Cette représentation du pont Nihonbashi rappelle Vue du pont Nihonbashi au petit matin d’Hiroshige de la série Les Cinquante-trois relais du Tôkaidô. L’ancien pont Nihonbashi, kilomètre zéro de la route de Tôkaidô et point névralgique de la circulation et de l’économie japonaises depuis l’époque Edo est remplacé en 1911 par un pont de pierre à deux arches. Ici Hasui tire parti d’une composition verticale pour mettre en valeur les lampadaires de bronze, symboles du pont de Nihonbashi.
*
Kawase Hasui – Jardin d’iris du sanctuaire Meiji-jingû – 1951*
