Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique, je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: le cinéma.Je l'ai surconsommé (le surconsomme encore), étudié, en fût diplomé, y ai travaillé, en fût récompensé, en suis sorti, mais le cinéma n'est jamais sorti de moi.
Je vous parles d'un film dont j'ai aimé l'histoire, la distribution, la réalisation, les thèmes, l'audace, le montage, la cinématographie, bref, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix.
THE USUAL SUSPECTS de Bryan Singer.
L'unique survivant d'une tuerie dans le port raconte l'histoire du réputé Keyser Soce et son influence sur les évènements entourant sa bande de 5 criminels qui se rencontrent pour la première fois quand ils font un line up policier où on doit identifier un suspect.
C'est immortalisé sur l'affiche du film.

C'est en rencontrant Spacey dans un cocktail de L.A. que ce dernier dit à Bryan Singer et au scénariste Christopher McQuarrie, qu'il serait prêt à jouer dans n'importe lequel de leur futur projet, il a adoré Public Access qu'il a vu au dernier Festival du film de Sundance. Le dernier effort créatif commun de Singer et de McQuarrie.



Le personnage de Keyser Soce a été écrit avec en tête la triste histoire vraie de John List. Le film, dans sa structure narrative, est un croisement de Rashomon et de Double Indemnity. Le nom de Soce est inspiré du vrai nom d'un ancien patron de McQuarrie.

On a tourné le film en 35 jours, à Los Angeles, San Diego et New York. Palminteri n'était disponible que 6 jours et a tourné ses 6 jours du matin au soir. Le directeur photo Newton Thomas Sigel y va de multiples zooms, à toutes les vitesses possibles, parfois extraordinairement subtils, afin de créer un sentiment de mouvement là où il n'y a surtout, que du verbe. Parfois les zooms sont presque imperceptibles, mais on réalise qu'on est soudain, en plan rapproché.


Mais ce film, sa réalisation, son histoire, sa distribution, qui comprendra aussi Pete Poslethwaite, Suzy Amis et Giancarlo Esposito, vaut le détour.
Noir, drôle, triste, rusé.
Ce film a 30 ans, cette année.
