Sherman Alexie – Le premier qui pleure a perdu

Sherman Alexie – Le premier qui pleure a perdu

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Ayant lui-même grandi dans une réserve près de Seattle, dans l’Etat de Washington, Sherman Alexie nous plonge avec beaucoup de réalisme dans le quotidien dépourvu d’espoir des réserves indiennes. Ce roman qui suinte l’autobiographie décrit donc avec grande lucidité, mais également avec beaucoup d’auto-dérision et d’humour, une vie baignée d’alcoolisme, de pauvreté, de violence, de chômage, d’inégalités et de racisme. Et puis, au milieu de toute cette noirceur, émerge subitement ce petit personnage qui aurait toutes les raisons de s’apitoyer, mais qui décide d’embrasser la vie, d’y croire, de se battre, de refuser la fatalité et de tourner le dos à cette vie toute tracée qui ne le mènera nulle part !

En invitant à suivre les péripéties de Junior, « Le premier qui pleure a perdu » raconte le combat au quotidien de ce jeune amérindien qui rêve de s’en sortir malgré un environnement et des préjugés qui s’y opposent. Un récit qui se veut malgré tout foncièrement optimiste et régulièrement drôle et qui aborde avec grande intelligence des thèmes délicats tels que la différence, l’exclusion, le deuil et la précarité… sans oublier de parler d’espoir, de tolérance, d’amitié et d’amour.

Un roman jeunesse qui a remporté le National Book Award for Young People’s Literature en 2007 et qui ne devrait pas faire long feu sous l’administration Trump vu qu’il propose le combat identitaire d’un jeune issu d’une minorité, tout en offrant un plaidoyer contre le racisme et l’intolérance. Le tout illustré par des dessins souvent très drôles qui contribuent à insuffler beaucoup de légèreté à des réflexions pourtant nécessaires et profondes.

Le premier qui pleure a perdu, Sherman Alexie, Albin Michel, 280 p., 13,50€

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