Les 1001 ... qu'il faut avoir ... dans sa vie.

Les suivants dans cette rubrique, facile, les remplaçants de la vilaine Amy au concert de la semaine dernière.

The Streets - A grand don't come for free.

Pays : Royaume-Uni

Durée : 50:36

La moitié de la scène hip-hop se plaint -pas assez de respect, pas assez d'argent, trop d'armes, trop de haine. Mais peu s'apitoient avec autant d'intelligence que Mike Skinner sur les petits tracas de tous les jours qui vous flanquent le moral à zéro. Sur son deuxième album avec les Streets, le rappeur n'essaye pas de surpasser 50-Cent en virilité. Il essaye simplement de rendre un DVD, retirer de l'argent et utiliser son portable avant que la batterie ne s'épuise. On ne peut plus vrai.

"C'était censé être si facile", gémit Skinner sur le premier morceau avant d'amorcer un journal de bord hip-hop à travers l'existence suburbaine, le plus habité et hilarant jamais enregistré. Imaginez Quadrophonia mélangé à Ulysses dans un cadre contemporain des West Midlands, en Angleterre, et vous y êtes presque. C'est un album conceptuel rempli d'une palette haute en couleurs d'ivrognes, de joueurs et autres dingues du quartier, qui accompagne une histoire complète à travers des conflits mineurs, et pourtant dramatiques, et parvient à trouver une conclusion en cinquante et une minutes à peine.

Avec une approche différente de celles de ses compagnons de genre, Skinner maintient la production stable et épurée, ce qui se révèle l'arrangement parfait entre le rap et le chant. Son esprit et son amour pour l'humour bouffon sont évidents sur la chanson déjà citée It was supposed to be so easy, tandis que, dans Not Addicted, le rappeur avoue être un joueur incompétent. Il est aussi efficace lorsqu'il s'agit des peines de cœur, et dévoile une corde sensible sur les ballades Could well be in et Dry your eyes.

Oui je sais mais bon ...