Après nous avoir fait frissonner dans le Grand Nord québécois avec « Norferville », Franck Thilliez ressort son commissaire fétiche du frigo pour une quatorzième enquête qui nous entraîne dans les méandres de la folie !
« À retardement » nous invite en effet dans une unité pour malades difficiles (UMD), où Éléonore Hourdel, psychiatre au sein d’un établissement spécialisé dans le traitement des maladies mentales lourdes, accueille un nouveau pensionnaire au comportement… forcément un peu étrange.
Parallèlement, à cinquante kilomètres de là, le Commandant Sharko et son équipe enquêtent sur le meurtre sauvage d’un homme.
En nous plongeant dans le milieu de la psychiatrie, Franck Thilliez se glisse avec grand plaisir et autant de brio dans ces endroits où le cerveau humain choisit de lâcher prise avec la réalité. Une frontière qui sépare les saints d’esprit des malades mentaux et qui permet à l’auteur d’insuffler ce petit doute qui nous retourne le cerveau tout en nous tenant en haleine du début à la fin. Des histoires qui ne manquent d’ailleurs pas de réveiller les vieux démons qui hantent encore régulièrement l’esprit de Frank Sharko, tout en mettant en avant un autre personnage que l’auteur se charge également de torturer avec une affection sournoise: Nicolas Bellanger !
À coups de chapitres courts et haletants, Franck Thilliez construit son puzzle avec rigueur, intelligence et malice. Suivant des tueurs schizophrènes il tisse lentement sa toile avec grande dextérité (n’oubliant d’ailleurs pas au passage d’y ajouter quelques créatures qui devraient ravir les arachnophobes) et s’amuse à piéger les lecteurs au cœur de ces fils qui se croisent et se rejoignent, tout en nous abandonnant régulièrement sur un Cri de Munch.
Le maître du thriller français a encore frappé !
À retardement, Franck Thilliez, Fleuve, 456 p., 22,90€
Elles/ils en parlent également : Yvan, Aude, Thomas, Mélanie, Julie, Petite étoile livresque
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble