-Ian Curtis
Quand Joy Divison a lancé Unknown Pleasures, en 1979, Ian Curtis n'avait que 22 ans. Cet album deviendrait culte pour le post punk. Né pourtant seulement 2-3 ans avant. Curtis était en voie de devenir une superstar internationale. Un an plus tard, il sera mort. Son art restera mythique, et sera si influent, le band fera naitre au moins une cinquantaine de bands. Si ce n'est pas davantage. Ça ne semble pas suffisant pour le ridicule Hall of Fame du rock'n roll de Cleveland. Joy Division ferait tomber le premier domino d'un genre qui ne cesserait jamais de se développer, donnant naissance à l'underground et à l'alternatif.
Oui, il luttait contre la dépression et contre son épilepsie, mais dans une mesure égale, Morris, Sumner, Hook et Curtis s'amusaient beaucoup ensemble. Et deux jours avant une première tournée en Amérique du Nord, ça ne pouvait que 400% bouleverser. Ce n'est pas complètement innocent d'ensuite changer progressivement beaucoup de son, de ton, et se réinventer avec un succès comme New Order l'a connu.

Bien qu'ils avaient inventé le post punk qui serait new wave, qui ne serait pas trop intellectuel, il y avait une grande complexité chez Curtis qui ne sera jamais pleinement expliquée.
Ses derniers jours, auront été comme suit:


Plus tard dans la même journée, elle se rend le voir au 77 Barton Street, leur maison, à Macclesfield. On s'était entendu pour qu'elle y passe la nuit, mais Ian change soudainement d'idée et préfère passer la nuit seul.
Ce soir là, il écoute à la télévision Stroszek, film du réalisateur allemand Werner Herzog, racontant l'histoire d'un musicien allemand partant en tournée aux États-Unis, avant de réaliser que sa conjointe l'a trahi, choisissant alors de se suicider.

Le vendredi 18, les membres de Joy Division vont se magasiner du linge ensemble pour la tournée à venir. Personne ne parle de la tentative de suicide qu'a tenté Ian Curtis quelques mois auparavant. Entre gars on ne se parle pas de ces choses là. Bernard Sumner se rappelle croiser un cimetière, dire à voix haute "Je ne voudrais surtout pas finir mes jours simple pierre tombale". Ce à quoi Curtis aurait répondu un énigmatique "il me semble, oui". Ce sera à peu près les dernières choses que Morris, Hook et Barney l'entendrons dire.

Il écoutera un des mes albums préférés à vie, The Idiot, d'Iggy Pop. La première ligne de la chanson Tiny Girl dit "Well the day begins, you don't want to live, cause you can't believe in the one you're with". L'album de Pop (et David Bowie) se nomme ainsi car L'idiot était le livre de Fyodor Dostoîevky que lisait Pop en janvier 1977, année d'enregistrement de l'album. Le livre raconte l'histoire d'un prince épileptique au coeur pur qui devient sujet de moquerie dans une Union Soviétique cruelle et sans merci, et qui sombre dans la folie.

La note parlera de l'amour qu'il voue à Deb et leur fille, malgré son comportement.
Il est retrouvé pendu dans la cuisine aujourd'hui, il y a 45 ans. Au 77 Barton Street, à Macclesfield.
Quand l'autre souffre, c'est notre devoir à tous de relever celui ou celle qui semble tomber. Du mieux qu'on peut.
Ian n'est parti que rêver. Pour l'éternité. Heureusement de la musique il nous a légué. Mais il n'est pas limité à cette triste journée.
Mercredi, j'irai voir Peter Hook en spectacle à Montréal. J'ai très hâte.
