Hier soir, j’ai assisté à « Fragmentos de la noche »








de la compagnie Sara Jiménez, dans le cadre du 18e Flamenco Festival Esch 2025
Un spectacle puissant, troublant, déroutant parfois, mais surtout intensément original. À peine un peu plus d’une heure, suspendue dans une atmosphère vibrante, où se mêlaient danse, chant, murmure, cri, lumière, poésie, mythe.
C’était aussi ma première soirée de cette édition – j’ai manqué les premiers événements, pris par d’autres impératifs. Mais quel bonheur de retrouver la Kulturfabrik Esch, ce lieu unique où je me sens toujours chez moi : son équipe formidable, que je connais presque par cœur, et son atmosphère bienveillante, chargée de mémoire – industrielle, culturelle, humaine.
Depuis de nombreuses années, j’accompagne ce festival avec fidélité et affection, heureux de partager ces moments avec les amis du Círculo Cultural Antonio Machado : Paca, Jesús, Juan, Pedro, Pablo, Victoria, et tous les autres…
Sur scène, Sarah Jiménez (danse), Teresa Hernández (chant) et José Manuel Martínez Muñoz(guitare) nous ont emmenés ailleurs. Le spectacle se tenait loin des codes classiques du flamenco : influences de théâtre contemporain, de performance, de récits mythologiques ou littéraires… Le tout soutenu par une scénographie très travaillée, lumière, son, rythme. Une vraie expérience sensorielle.
Et pour les non-hispanophones, des extraits traduits en français défilaient au-dessus de la scène, permettant de suivre les textes – chantés ou déclamés.
À la sortie, les réactions étaient partagées, entre perplexité et enthousiasme. Pour ma part, je crois qu’il est essentiel que ce type de propositions existe. Des formes nouvelles, libres, brèves, denses. Des fragments qui restent en tête, parce qu’ils ne ressemblent à rien de ce qu’on connaît.
Enfin, il s’agissait de la première mondiale de cette pièce unique et singulière.
