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"Pasaje" de la Cie Juan Carlos Avecilla

Publié le 25 mai 2025 par Paulo Lobo







Hier soir, samedi 24 mai, j’ai assisté à un deuxième spectacle dans le cadre du FlamencoFestival Esch 2025, 18e édition, à la Kulturfabrik.

Pasaje, une création de la Compagnie Juan Carlos Avecilla, est une œuvre étonnante, hypnotique, qui bouscule radicalement les codes du flamenco traditionnel pour en explorer d’autres possibles, plus abstraits, plus sensibles, presque oniriques.

Sur scène, cinq artistes puissants et singuliers :

Juan Carlos Avecilla Gómez (danse)

Marta Gálvez Lastre (danse)

Naike Ponce González (chant)

Desirée Paredes Ciudad (chant)

Antonio Carmona (percussion)

Pas de guitare flamenca ici — et c’est peut-être ce qui rend l’expérience si saisissante : une œuvre intégralement construite sur les voix et la percussion, comme une empreinte sonore. Une sorte de flux vivant où la musique semble surgir de la terre elle-même, entre pulsation archaïque et souffle vocal brut.

Compases ternarios, soleares, guajiras, seguiriyas… Les formes flamencas sont bien là, mais épurées de tout artifice. Le duende plane, discret mais puissant, porté par la voix des cantaoras et le corps vibrant des danseurs. Ce que l’on entend et voit ressemble à un poème visuel et sonore, une ode à la danse et à la vie, à la mémoire et à l’origine.

À peine 1h10 de représentation, mais d’une densité rare. Chaque tableau est une composition plastique, chaque mouvement, chaque chant, un rituel. Le spectateur reste scotché du début à la fin, même si certaines références ou structures nous échappent : ce n’est pas à comprendre, mais à ressentir.

Comme Fragmentos de la noche, présenté jeudi, Pasaje repousse les frontières du flamenco traditionnel. Une expérience scénique forte, contemporaine, traversée d’émotion et de mystère.


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