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Je m’éclaboussais

Publié le 01 juin 2025 par Paulo Lobo

m’éclaboussais
Tout s‘éclaire enfin.

Un long chemin s’est frayé une sueur froide sans s’y attendre le moins du monde.

Je pensais être debout, mais j’étais tenu par le bout de la ficelle.

Chaque fois que j’entrevoyais l’horizon, une nouvelle porte se fermait.

Les années passaient et je pourrissais à vue d’œil.

J’avais commandé une compétition en ligne en pensant que je tirerais le gros lot.

Mais c’était sans compter sur la chance du débutant. 

Dans la salle du restaurant, ils parlaient une langue que je ne comprenais pas.

Ça ne me gênait en rien, j’étais armé jusqu’aux dents, 

Plus je griffonnais, moins je me donnais du fil à retordre.

J’imaginais un long récit linéaire.

Du sang et des esquives.

Des sabres et des pétards.

Toujours habité par la peur de décevoir, je fuyais, je faisais profil bas. 

Les fortes chaleurs d’été côtoyaient les matinées glaciales d’hiver.

Je voyais tout et son contraire, 

Je gobais tout tout le temps.

Je me laissais faire.

J’avais toujours été quelqu’un d’influençable.

Pas capable de faire cavalier seul.

Je ne pouvais compter que sur les petits calculs mystiques.

J’étais prisonnier dans ma capsule, la plupart du temps. 

Aviateur sans parapluie, je scrutais les lignes de haute tension.

Je me disais : abandonne, cela ne sert à rien, rentre te coucher,

Cette voix intérieure, la voix de la raison, je ne l’entendais pas de cette oreille. Il fallait bien que jeunesse se tasse. Toutes les tasses se valaient, aucune ne pouvait se prévaloir d’une victoire irréprochable, mais moi je m’en contentais, je m’éclaboussais.


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