Georges Devereux (1908-1985) est né à Lugos en Transylvanie, sous le nom de György Dobò, dans une famille de la bourgeoisie juive émancipée. En 1926, il entreprend des études de physique-chimie auprès de Marie Curie, à Paris. En 1935, il part préparer un doctorat d'anthropologie aux USA, sous la direction d'Alfred L. Kroeber. Il effectue des enquêtes de terrain en Arizona chez les Indiens Mohaves, et en Indochine, chez les Sedang Moïs. Après la seconde guerre mondiale, se formant à la psychanalyse, il exerce à Topeka, au Kansas, dans un hôpital pour vétérans de la guerre rattaché à la clinique de Karl Menninger.
A partir de 1964, il enseignera à l'Ecole pratiques des hautes études (EPHE), à Paris.
Homme aux identités multiples, G. Devereux construit les bases de l'ethnopsychiatrie. A partir des théories des physiciens Niels Bohr et Werner Heisenberg selon lesquelles on ne peut à la fois rendre compte de la vitesse et de la position de l'électron, on ne peut comprendre, selon lui, un comportement humain qu'en recourant de manière nécessaire, mais non simultanée, aux explications de la psychanalyse et de l'anthropologie. Observant la manière dont le psychisme se construit par appuis sur une culture et les effets parfois destructeurs des phénomènes d'acculturation sur la personnalité, il explore l'utilisation d'éléments culturels dans les thérapies interculturelles. Son étude pionnière des classifications traditionnelles des maladies chez les Mohaves, sa réflexion sur les risques attachés aux études expérimentale du comportement humain montrent la voie d'une ethnopsychiatrie qu'il concevait comme une discipline tierce venant interroger les concepts de la psychanalyse et de l'anthropologie.
Je ne sais pas pour vous mais moi je trouve cela fascinant.