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Paul McCartney pleure Brian Wilson : une amitié musicale éternelle

Publié le 15 juin 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Paul McCartney rend un hommage émouvant à Brian Wilson, fondateur des Beach Boys, décédé à 82 ans. Admiratif depuis les années 1960, McCartney souligne le génie émotionnel de Wilson, qu’il considère comme l’un des plus grands compositeurs de l’histoire. Une relation d’égal à égal entre deux icônes de la musique pop, unies par la quête de beauté et de profondeur.


Le monde de la musique a perdu, en ce mois de juin 2025, l’un de ses architectes les plus visionnaires. Brian Wilson, cofondateur des Beach Boys, est décédé à l’âge de 82 ans, laissant derrière lui un héritage sonore qui a bouleversé les canons de la pop et ému jusqu’aux cœurs les plus endurcis. Parmi les innombrables hommages venus du monde entier, celui de Paul McCartney résonne avec une intensité toute particulière.

Sommaire

Une admiration née dans les années 1960

Depuis les premiers jours de la rivalité amicale entre les Beatles et les Beach Boys, une chose était claire : Paul McCartney ne tarissait pas d’éloges sur le génie de Brian Wilson. Ce respect mutuel s’est cristallisé autour de la sortie de « Pet Sounds » en 1966, album que McCartney considère encore aujourd’hui comme un chef-d’œuvre absolu.

Dans un hommage publié sur Instagram, McCartney écrit : « Brian avait ce mystérieux sens du génie musical qui rendait ses chansons si douloureusement spéciales. Les notes qu’il entendait dans sa tête et qu’il nous offrait étaient à la fois simples et brillantes. »

Ce n’est pas la première fois que le Beatle exprime son émotion face à la musique de Wilson. Dans les années 1990, il avait déclaré que « God Only Knows » était la plus belle chanson jamais écrite. Une conviction qu’il a réaffirmée dans le livre de Charles Granata en 2003, Wouldn’t it Be Nice: Brian Wilson and the Making of the Beach Boys’ Pet Sounds.

L’art de toucher l’âme

À la cérémonie du Songwriters Hall of Fame, en 2000, c’est McCartney lui-même qui avait introduit Brian Wilson, soulignant : « Il a écrit dans les années 60 une musique qui me faisait pleurer, sans que je sache pourquoi. Ce n’était pas forcément les paroles ou les accords… Il y avait quelque chose de si profond. »

Cette faculté rare de faire pleurer un autre génie par la seule puissance de la musique témoigne de l’extraordinaire capacité émotionnelle de Brian Wilson. McCartney, pourtant peu avare en superlatifs, parle ici d’égal à égal, presque d’âme à âme.

Deux âmes liées par la quête de la beauté

L’histoire de la musique populaire retiendra la rencontre entre deux sensibilités exceptionnelles. Là où Lennon misait sur la provocation et l’urgence, Wilson et McCartney partageaient un goût pour l’harmonie, le raffinement et une certaine mélancolie lumineuse.

Les arrangements vocaux de Wilson, sa maîtrise du studio comme instrument, son obsession du détail – tous ces éléments trouvent un écho dans les compositions les plus sophistiquées de McCartney, notamment sur « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » ou « Abbey Road ».

Liverpool pleure aussi

Brian Wilson n’était pas un inconnu dans la ville natale des Beatles. Au fil de ses tournées, il a foulé les scènes de l’Echo Arena et de l’Exhibition Centre, notamment lors de sa tournée hommage à Pet Sounds. Ces concerts, marqués par une émotion palpable, ont été autant de preuves de l’amour réciproque entre Liverpool et ce Californien du Sud.

En déposant un tournesol sur l’étoile des Beach Boys à Hollywood, le public a rendu un hommage aussi simple que bouleversant. Un geste d’autant plus significatif que, pour beaucoup, Wilson était bien plus qu’un musicien : il était un messager d’émotions pures.

L’éternel retour de « God Only Knows »

Parmi toutes les chansons qui peuplent l’univers pop, « God Only Knows » occupe une place à part dans le cœur de McCartney. Dans une interview à BBC Radio 1 en 2007, il confiait : « C’est l’une des rares chansons qui me fait pleurer à chaque fois. C’est juste une chanson d’amour, mais elle est réalisée de manière brillante. Elle révèle le génie de Brian. »

Ce jugement, loin d’être anodin, traverse le temps sans jamais vaciller. Pour McCartney, comme pour une armée silencieuse de mélomanes, cette chanson touche à une forme de perfection inclassable.

La disparition d’un phare

Brian Wilson, compositeur, chanteur, producteur, mais surtout défricheur de sons, laisse derrière lui des classiques comme « I Get Around », « Don’t Worry Baby », « Wouldn’t It Be Nice », et bien sûr, « Good Vibrations ». Mais au-delà des tubes, c’est une vision du monde par la musique qu’il a léguée. Une manière d’ouvrir les cœurs, d’élargir les âmes.

Dans sa dernière déclaration, Paul McCartney résume le vertige du vide laissé : « Comment continuer sans Brian Wilson ? ‘God Only Knows’. »

Ces mots, empruntés au titre qui unit leurs deux légendes, résonnent comme une oraison. Une manière de dire que, peut-être, seule la musique connaît la réponse. Et que dans les silences qui suivront, il y aura toujours une mélodie de Brian Wilson pour nous rappeler que la beauté, parfois, suffit à justifier toute une vie.


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