![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg3NRzKCdYeJ_-tviIecZrigFP-gjvX3WeN88vBwMpsucjoeu3VmNlZaoL66izhrTL1Y4QNX7n2rIagejs0_5QK2sQ_bJOkF5c3rbry7oiaN6DJHhGbjf2a6F9u8BSyDZn-Ru5trh-zqZw3WwYrjarLaVfHqaNCBm1tDIhMRBemr6RJUU4f4zLQSDk8TBY/w313-h400/Tapa%20P%C3%A1gina.12,%2019.06.25.jpg)
"Le 18", dit le gros titre en allusion au 17 octobre 1945,
le jour où le peuple a montré sa loyauté à Perón
et l'a fait rappeler d'un exil sans procès.
Certains manifestants, conscients du parallèle historique,
ont répété l'image iconique de 1945 : ils se sont assis sur le bord
du bassin de la Place de Mai, se sont déchaussés
et ont mis les pieds dans l'eau.
Ils ont du courage ! En octobre, il fait chaud mais en juin,
gla gla : l'eau de la fontaine devait être frisquette !
La photo représente Plaza de Mayo hier
En biais à gauche, on voit le Cabildo et son toit rouge.
A sa droite, Avenida de Mayo.
A droite encore la Diagonal Norte avec l'obélisque
qui se dresse dans la perspective
Et tout à droite de l'image, la façade néo-classique de la cathédrale.
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Il semble qu’environ un million
d’Argentins, sur une population totale de moins de 50 millions, ont
arpenté les rues des grandes villes du pays hier dans l’après-midi,
donc en plein jour, pour soutenir l’ancienne présidente Cristina
Kirchner et protester contre le traitement judiciaire qui lui est
appliqué et qu’ils sont nombreux à estimer injustifié. Le
gouvernement tente en vain de prétendre que le nombre de
manifestants n’a guère dépassé les 48 000 personnes, un peu
comme ce conseiller de Trump prétendait samedi soir que le défilé
militaire avait été un grand succès tandis que les manifestations
No Kings avaient connu un fiasco retentissant (on sait que c’est
exactement l’inverse qui s’est passé).
![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzr9eTL8SPum74nUjjF0yp9QJe2FI5MQWqfaQFCHp1HkcVoQelhkRdknJ2wH7To8LEicMX5dbPuvwKBxgfGX6z5auMJCaIRTauZvfRyIBCp3Ll-Vj-Ia9CsFHSn9ai9k8zCFOPpKkNIS8jU4KY60d_pPKUFBGFM-e1kyG4rH9v3v5zHEx4bFco-NnejWU/w299-h400/Tapa%20La%20Prensa,%2019.06.25.jpg)
Le gros titre parle comme d'un enterrement :
"La foule pour un adieu ?"
Quelle mauvaise foi !
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La
presse de droite brûle d’envie, elle aussi, de minimiser les
chiffres mais les journalistes avouent qu’ils doivent se rendre à
l’évidence. Les photos démontrent clairement qu’il y a eu
environ un demi-million de manifestants hier dans la seule capitale
où la Plaza de Mayo ainsi que les rues et avenues qui y mènent
étaient noires de monde sur plus d’un kilomètre en profondeur.
![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc4k-h8X4SlinxYqzMepp6fbxfrZ1k0LaUy4cF-tnyz6rrUfvpMi1z2RaCpdCat2jG5Ya6fN9PArP1ZkhngP1bwuupj6qv3Dnriz6VcC-7yMFFwHBNF24SZN3Ehq3nnIAi6oH5H8B3sJFv2dg8zqSHIK8kMfWKjIVIcUY0mHtXPgNy0ETzZn2RcFjvi1Y/w320-h400/Tapa%20Buenos%20Aires%2012,%2019.06.25.jpg)
Une photo de la manifestation à La Plata
dans cette édition locale de Página/12
Cristina Kirchner est native de La Plata
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La
presse de droite prétend aussi, contre toute évidence, que le
mouvement péroniste serait divisé alors qu’il est clair que pour
l’occasion, il a refait son unité dans la diversité des courants
et des personnalités qui le composent. A Buenos Aires, les bannières
les plus visibles étaient celles de la Campora, le mouvement de
jeunesse, passablement radicalisé, que dirige Máximo Kirchner, le
fils quarantenaire de l’ex-présidente, lequel se présente
désormais en héritier politique de ses deux présidents de parents.
Pour autant, il n’est pas certain que ce mouvement constituait la
majorité du cortège à Buenos Aires.
![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvryfd-hIxYU88Q2PDVXEju2eWXnDFy3W-fhgW9CqGdtXz5dIoXk6Mi_JYiGJ5u24dA2gbVwhiMLJE3-FB39UVjfReUURqknlux0a24VrS56fdIQPQc2Q6c4j4IvxnWFw-5KiQpU6BiNC5AIGIxCpdwDSi8-wGIsrEFpzme3JidegIM2PmFSuTp6jjVvs/w285-h400/Tapa%20Clar%C3%ADn,%2019.06.25.jpg)
"Cristina a obtenu une grande manifestation*
mais elle n'a pas eu son 17 octobre", dit le gros titre
avec une mauvaise foi patente !
Bien sûr, Cristina n'a pas été libérée à minuit
mais son procès était maquillé en procès constitionnel
Ce n'était pas le cas pour Perón en 1945
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Patricia
Bullrich, la très droitière ministre de la sécurité, a tenté de
mettre des bâtons dans les roues aux manifestants, multipliant les
contrôles tatillons et délibérément vexatoires aux entrées de
Buenos Aires et à la descente des bus spécialement affrétés pour
l’occasion aux quatre coins du pays mais elle a dû rapidement se
rendre à l’évidence : il était impossible de faire
appliquer ses règles restrictives anti-manifestants comme celle qui
veut que les participants n’occupent que le trottoir et laissent la
chaussée libre pour ne pas entraver la circulation. Elle a dû
laisser les gens occuper la voirie tout entière sur les différents
parcours dessinés par les organisateurs. Ce qui prouve bien que ses
chiffres sont faux, que la foule était impressionnante et que cette
convocation est donc un succès pour l’opposition, qui semblait
moribonde et qui a ressuscité la semaine dernière à la publication
de cet arrêt de la Cour suprême qui n’en impose à personne.
![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghSxrv4w7fNb38UvetnJWeYiBwZKcrRDRxBV4vbxl24EAT7rNNSwklXFG_hD1ZatguyfnHk7RycRgigo4hs3I5EVzfJPtzFvHJjtcAxBfUgudJkRH-v_bW8j_U3Tc3UHThXteKp2k1wj-gHkFiAneGcXauMchzQhhRZojpYqbd6FUnnw0E74Ol24G5QxY/w313-h400/Tapa%20Rosario.12,%2019.06.25.jpg)
"Une autre Place de Cristina", dit le gros titre
de cette autre édition locale de Página/12
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Sur
Plaza de Mayo, les organisateurs ont fait retentir la voix de la
prisonnière la plus populaire du pays : un message enregistré
et qu’elle avait fait sortir de chez elle. Il semble qu’on lui
ait conservé le droit d’utiliser les réseaux sociaux et qu’elle
garde, pendant la durée de sa peine, sa pleine liberté
d’expression, dont elle va sans doute faire un grand usage. C’est
tout ce qui lui reste mais c’est beaucoup, car c’est une
excellente oratrice et on ne peut pas en dire autant dans les rangs
de la majorité. Cristina a déclaré que le modèle politique,
social et économique suivi par Mileí était en train de s’effondrer
et que les responsables actuellement au pouvoir en étaient
conscients. Elle a traité Mileí de cachivache : un
Tartarin, un baratineur qui ne se réalise que dans l’esbroufe.
C’est assez bien vu, ,non ?
![justice raté coup n’avait autant monde dans rues depuis longtemps [Actu]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhb-7tMHDm4ztRohYIvYPGJ0rcthqM2hsaqKVD8r3e4v2hj0D6_g-i8rEUpa22kBMZVbhkyllqt8ApROa72Y_xMBRJo4Ci0VEsC4RZDYe7IyevPXM9I7C_jvsxAsdwQcchhExsdlcwKWwQsbN0TbaYuROwWeBBoetMFBYa9P1LffhvCBWieMJVUM8FjJa0/w266-h400/Tapa%20La%20Naci%C3%B3n,%2019.06.25.jpg)
"Le parti péroniste a défilé dans la division
pour soutenir Cristina, qui a lancé un défi :
Nous reviendrons", dit le gros titre
avec une contradiction manifeste entre le texte et l'image
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Et pour couronner le tout, on trouve dans la presse internationale de beaux échos de l’événement. Tout ce que les pouvoirs publics voulaient précisément empêcher en trafiquant les procédures des audiences après l’arrêt de la Cour suprême. Eh bien, c’est raté !
© Denise Anne Clavilierwww.barrio-de-tango.blogspot.comPour
aller plus loin :
lire
l’article
principal de Página/12
lire
l’article
de La Prensa
lire
l’article
principal de Clarín
lire
l’article
de Clarín sur les chiffres (où le journaliste reconnaît
lui-même que ceux du gouvernement ne peuvent qu’être très
en-dessous de la réalité)
lire
l’article
principal de La Nación
