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Exposition « l’appel du large » de Mars Lépine

Publié le 21 juin 2025 par Paulo Lobo
Exposition l’appel large Mars Lépine
Exposition l’appel large Mars Lépine
Exposition l’appel large Mars Lépine

Je voudrais vous recommander l’exposition intitulée « L’appel du large » de Mars Lépine. Mars, comme la planète Mars. Lépine, comme une pointe, une chose fine et piquante.

Dès le nom, déjà, se révèle une tension subtile entre élévation spirituelle et ancrage terrestre.

L’exposition se tient encore jusqu’au 6 juillet dans la Millegalerie, la galerie d’art du Moulin de Beckerich. 

Une exposition passionnante à plusieurs titres : à cause des photos qui en sont le cœur, mais aussi grâce à la juxtaposition de ces images avec des textes poétiques de plusieurs auteurs.

Ce sont des portraits en noir et blanc, pour la plupart, qui sont exposés dans cet espace plein de caractère, baigné d’une lumière généreuse, enveloppante. Des portraits en noir et blanc de personnes — pour la plupart des hommes — que Mars connaît et invite à poser dans son studio, au Sixth Floor

Les photos touchent, émeuvent — tout comme l’homme qui les a réalisées : Mars Lépine.

D’ailleurs, le titre de l’exposition, L’appel du large, est en totale résonance avec la poésie mystérieuse du personnage, qui évoque à la fois le capitaine du Fantôme de Mrs. Muir et les grands romantiques du XIXe siècle. Des êtres à la fois puissants et fragiles, en quête d’une vibration poétique, dans une recherche inlassable d’expression, entre réalisme et mysticisme.

Les photos sont des gros plans rapprochés qui cherchent à aller au plus près de l’âme des personnes photographiées. Presque toutes ont été réalisées dans le studio de Mars, avec une lumière naturelle extrêmement belle, dense, très douce, mais qui en même temps révèle la réalité des textures corporelles : les rides, les aspérités, les accidents des visages. Tout cela est enveloppé d’une grande douceur.

Surtout le regard. Le regard frontal. Ce regard qui fascine.

On ne peut s’empêcher de rester très longtemps devant chaque tirage, tant on est happé par cet abîme insondable, ce mystère du regard.

Qu’est-ce que cette vie qui est la mienne ?Qu’est-ce que cette enveloppe charnelle qui entoure mon cœur et mon âme ? Où vais-je ? D’où viens-je ? Qui suis-je ?

Le noir et blanc interpelle, pique, caresse.

Les portraits de Mars, dans leur sublime simplicité, tels un fado ancestral, nous parlent de l’âme et de ses mystères insondables.

Un noir et blanc extrêmement soyeux, extrêmement doux. Les tirages sont sublimes. Mars a vraiment soigné son travail. Mais surtout — il faut le dire — Mars est un un auteur sensible, curieux, humain… et humble. Car il reste toujours dans cette insatisfaction de la quête. Et ses photos sont des grands points d’interrogation devant l’abîme de l’existence.

Tout cela est mis en écho, en résonance, avec les textes écrits par différents auteurs, suspendus sur des feuilles, flottant au centre de l’exposition. Des feuilles à la fois sensuelles et aériennes, diaphanes, qui offrent un complément d’élan poétique à l’exposition.

Ben voilà. Oui. C’est très beau. Ça mérite vraiment votre visite.


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